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La démocrate Klobuchar entre dans l'arène de la présidentielle américaine


La sénatrice Amy Klobuchar, à Capitol Hill, à Washington, le 15 janvier 2019.
La sénatrice Amy Klobuchar, à Capitol Hill, à Washington, le 15 janvier 2019.

Après Elizabeth Warren la veille, une autre sénatrice américaine, Amy Klobuchar, a rejoint dimanche la cohorte de candidats démocrates qui se pressent sur la ligne de départ pour tenter de battre le président républicain Donald Trump en novembre 2020.

Sous la neige, par près de -10°C à Minneapolis, la sénatrice du Minnesota a lancé sa candidature sur un message optimiste de rassemblement, au-delà des lignes partisanes.

De la lutte contre le changement climatique à la réforme de l'immigration, Amy Klobuchar n'a pas hésité à lancer un fort plaidoyer sur des sujets profondément polarisants aux Etats-Unis.

"Au premier jour" d'une présidence Klobuchar, "notre pays rejoindra l'accord international sur le climat", a-t-elle lancé sous les applaudissements, alors que Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l'Accord de Paris.

"Le sentiment d'union se fracture à travers notre nation, miné par la nature mesquine et vicieuse de nos politiques", a affirmé la sénatrice perçue comme plus centriste que les autres candidats déjà en lice.

Soutenant le droit à l'avortement, elle n'hésite pas à critiquer vigoureusement Donald Trump. Le président a aussitôt ironisé sur Mme Klobuchar sur Twitter.

"Bon, ça arrive encore. Amy Klobuchar a annoncé qu'elle brigue la présidence, parlant fièrement et luttant contre le réchauffement climatique debout en pleine tempête de neige et températures glaciales", a-t-il écrit réitérant son opinion selon laquelle le temps froid est une réalité qui conteste le changement climatique. "Mauvais moment. Vers la fin de son discours elle avait l'air d'un Bonhomme(femme) de neige!", a-t-il conclu.

Amy Klobuchar a été largement réélue pour un troisième mandat, en novembre 2018, dans le Minnesota. Elle y reste populaire, y compris dans les bastions miniers qui ont basculé en faveur de Donald Trump en 2016. Un atout de poids face à ses actuel concurrents démocrates.

Avec une pensée pour l'enfant chéri de Minneapolis, le musicien Prince, elle a retracé son parcours d'ancienne procureure et petite-fille d'un mineur. Elle fut la première femme élue au Sénat américain par les électeurs du Minnesota.

Elle s'était faite remarquer lors de l'audition sénatoriale du juge conservateur Brett Kavanaugh en septembre.

- "Socialisme" -

A un an des premières primaires pour la présidentielle de 2020, Amy Klobuchar rejoint un terrain déjà occupé par une dizaine de candidats.

Ils affichent une diversité inédite, avec un nombre record de femmes --trois sénatrices et une élue de la Chambre des représentants--, deux candidats noirs, un Hispanique, ainsi qu'un jeune maire vivant ouvertement son homosexualité avec son époux.

De grands noms démocrates pressentis font eux encore durer le suspense, comme l'ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, ou l'ex-maire de New York Michael Bloomberg.

Samedi, c'est la sénatrice Elizabeth Warren qui avait officialisé sa candidature en dénonçant les errements de Wall Street et une présidence Trump qui bénéficie, selon elle, aux grandes fortunes.

Reste à voir si son message sera audible alors que l'ancienne professeure de Harvard est embourbée dans une polémique sur ses lointaines origines amérindiennes.

Les républicains l'accusent d'avoir utilisé cet argument pour faire avancer sa carrière. La sénatrice a reconnu s'être présentée comme "Amérindienne" sur au moins un document officiel dans les années 1980, mais dément catégoriquement les accusations de fraude.

Sur le ton de l'ironie, Donald Trump l'a affublée du surnom "Pocahontas".

Face à ses adversaires potentiels, le républicain agite aussi le spectre du "socialisme", un mot marqué très à gauche aux Etats-Unis, rappelant la Guerre froide.

Mais Pete Buttigieg, jeune candidat à la présidentielle et maire démocrate de South Bend, dans l'Indiana, a estimé dimanche sur CNN que cette époque était révolue, taclant au passage le président septuagénaire sur son âge.

"On ne peut plus simplement tuer le débat sur un programme en disant que c'est +socialiste+".

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