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La Cour suprême des Etats-Unis se saisit du dossier de l'avortement


Militants pro-choice devant la Cour suprême des États-Unis, Washington, 18 janvier 2019.
Militants pro-choice devant la Cour suprême des États-Unis, Washington, 18 janvier 2019.

La Cour suprême des Etats-Unis a accepté vendredi d'examiner une loi de Louisiane accusée de restreindre l'accès à l'avortement, dans un dossier ultra-sensible qui aura valeur de test pour les nouveaux juges nommés par le président Donald Trump.

Les neuf sages vont examiner sur le fond une loi adoptée en 2014 dans cet Etat conservateur du sud des Etats-Unis, dont ils avaient bloqué l'entrée en vigueur in extremis l'hiver dernier.

Le texte prévoit d'imposer aux médecins volontaires pour pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) d'avoir une autorisation d'exercer dans un hôpital situé à moins de 50 kilomètres du lieu de l'opération.

Selon les défenseurs du droit à l'avortement, ces conditions sont trop drastiques et seul un médecin et une clinique pourront continuer à pratiquer des IVG dans tout l'Etat. Un nombre insuffisant, ont-ils plaidé, pour les quelque 10.000 avortements pratiqués chaque année.

La Louisiane a justifié la mesure en évoquant les risques de complication et la nécessité, en cas de problème, de pouvoir transférer les patientes dans des hôpitaux voisins.

Après des années de procédure, une cour d'appel avait autorisé la loi à entrer en vigueur en février. Ses opposants avaient alors saisi la Cour suprême en urgence et, à la veille de l'échéance, elle l'avait bloquée à une très courte majorité (cinq juges sur neuf) sans se prononcer sur le fond.

C'est donc logiquement que les neuf sages ont annoncé vendredi qu'ils allaient l'examiner au cours de la session 2019-2020. Leur décision, qui tombera en pleine campagne pour la présidentielle de 2020, permettra d'évaluer si le temple du Droit a changé de position sur l'avortement.

Il avait en effet été saisi il y a moins de trois ans à propos d'une loi similaire adoptée au Texas. A l'époque, la Cour avait jugé le texte illégal.

Depuis Donald Trump, qui avait promis pendant sa campagne de nommer à la Cour des magistrats opposés à l'avortement, y a fait entrer Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh. En février, les deux hommes ont pris partie pour l'entrée en vigueur de la loi de Louisiane.

Celle-ci a été suspendue parce que le président de la Cour John Roberts, un conservateur qui avait soutenu la loi texane, s'est cette fois rallié à ses quatre collègues progressistes. Partisans et opposants au droit à l'avortement se demandent s'il tiendra cette position lors de l'examen de fond.

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