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La Compagnie sucrière du Tchad menacée de fermeture


Extrait d'une présentation de la La Compagnie sucrière du Tchad. (Youtube/SOMDIAA)
Extrait d'une présentation de la La Compagnie sucrière du Tchad. (Youtube/SOMDIAA)

La Compagnie sucrière du Tchad, une usine de production du sucre installé à Sarh, menace de fermer ses portes à cause du sucre importé frauduleusement et la mévente de ses propres produits. Plus de 2000 employés sont menacés de chômage.

La Compagnie sucrière du Tchad (CST) est soumise à une concurrence déloyale. Le sucre en provenance du Soudan et autres pays étrangers inonde le marché national et se vend moins chère que le sucre produit localement.

Depuis août 2018, elle n’arrive plus à faire écouler son produit bien que les autorités aient pris un arrêté en janvier 2019, portant interdiction de la commercialisation du sucre importé.

Les commerçants que certains accusent d'être au-dessus de la loi continuent d’importer et vendre sur le territoire tchadien sans être inquiétés. Les employés de la CST -qui courent un risque d’être mis en chômage d’ici peu- dénoncent cette situation.

"Ce que la CST donne comme toutes taxes confondues sont évalués à 6 milliards et qui sont injectés dans le tissu économique du Moyen Chari. Si aujourd’hui cela n’existe pas, que deviendra la région?", s'interroge un employé.

"L’entreprise à des écoles communautaires et ces enseignants-là, où est ce qu’ils vont ? Le gouvernement parle de la création des entreprises pour absorber les jeunes chômeurs, pourtant il y a des entreprises sur place qui ne sont pas protégées", ajoute-t-il.

La CST est le seul poumon de l’économie dans la région, selon lui.

Pour Ralina Dapsia, chef de service Labo, Usine de la CST/Banda, c’est le manque de l’autorité de l’Etat qui a occasionné cette crise.

Si rien n’est fait, pour stopper l’importation frauduleuse du sucre, la fermeture de cette entreprise aura un impact sur les employés et sur toute la province du moyen Chari.

"Le sucre qui vient du Soudan est fabriqué par les Soudanais. Nous déplorons le manque de volonté de l’application de ces arrêtés. L’Etat doit faire de telle sorte que l’entreprise vit. Comment l’Etat peut-il prendre des mesures et qu'elles ne soient pas respectées?" s'interroge-t-il.

Le député de la province du Moyen Chari, Benelngar Madtoingué, estime pour sa part qu’il y a des Tchadiens mal intentionnés qui cherchent à faire disparaître cette entreprise pour leur intérêt personnel.

"Quand vous regardez tout le personnel de la CST, vous allez vous rendre compte que c’est un personnel cosmopolite. Donc sa disparition posera énormément de problèmes. Malgré la bonne volonté du gouvernement, il y a des citoyens plus puissants que le gouvernement qui continuent d’exercer en toute impunité (....) et ces soi-disant commerçants transposent le sucre soudanais dans le sac de la CST".

Contacté par VOA Afrique, les responsables du Conseil national de la concurrence du ministère de Commerce ont déclaré que ce dossier est sensible et n’ont pas souhaité commenter.

Le directeur de publication du journal "éclairage" Déli Nestor était à la barre, après avoir mis en cause le frère-aîné du président Déby dans l’importation frauduleuse du sucre en provenance du Soudan.

La justice l'a condamné à 6 mois avec sursis et une amande de 500.000 francs CFA. Ses avocats ont fait appel parce qu’ils estiment que cette condamnation ne correspond pas à la loi qui régit la presse au Tchad.

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