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La commission électorale du Nigeria confirme la tenue de la présidentielle samedi


Des électeurs sont en ligne lors des primaires du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC), à Borno, Nigeria, 28 septembre 2018. (Twitter/Ellwana Mustapha)
Des électeurs sont en ligne lors des primaires du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC), à Borno, Nigeria, 28 septembre 2018. (Twitter/Ellwana Mustapha)

Les élections présidentielle et législatives au Nigeria, reportées d'une semaine quelques heures avant l'ouverture prévue des bureaux de vote, auront bien lieu samedi 23 février, a affirmé jeudi la Commission électorale.

"Je veux vous assurer que les élections auront bien lieu samedi", a promis le président de la Commission électorale indépendante (INEC), Mahmood Yakubu.

"Il n'y aura pas de nouveau report. La commission n'envisage pas de report", a-t-il insisté.

Mahmood Yakubu a toutefois reconnu que seuls 19 des 36 Etats nigérians, ainsi que la capitale fédérale Abuja, avaient déjà reçu le matériel électoral, à deux jours du scrutin.

La commission électorale avait été l'objet de toutes les critiques pour avoir reporté les élections générales (présidentielle, législatives et sénatoriales) du 16 au 23 février, quelques heures seulement avant l'ouverture des bureaux de vote, arguant de graves problèmes logistiques.

Le président Muhammadu Buhari, au pouvoir depuis 2015, cherche à obtenir un second mandat avec le soutien du Congrès des Progressistes (APC).

Son principal adversaire est l'ancien vice-président Atiku Abubakar, du Parti populaire démocratique (PDP).

Le ton est monté cette semaine entre les deux candidats, qui s'accusent mutuellement de tentatives de fraude. L'opposition a aussi accusé le président Muhammadu Buhari de rappeler "les heures sombres des dictatures militaires".

Lundi, le chef d'Etat s'était exprimé sans fard: si quelqu'un vol une urne électorale ou utilise des criminels pour perturber le scrutin, "ça sera probablement le dernier acte criminel qu'il commettra". Une phrase perçue comme un appel à la haine et aux crimes extra-judiciaires, dont l'armée nigériane est souvent accusée.

Le Nigeria a effectué sa transition démocratique en 1999 après des décennies de dictatures militaires. Muhammadu Buhari, alors général, a gouverné le pays une première fois en 1983 après un coup d'Etat, laissant le souvenir d'un dirigeant honnête, mais intransigeant et particulièrement dur.

Ce n'est pas la première fois qu'une élection est reportée au Nigeria, depuis la fin des dictatures militaires en 1999. En 2011, les élections générales ont été retardées deux fois et alors même que le vote avait déjà débuté, le président de la Commission électorale évoquant alors une situation d'"urgence", avec de nombreux bureaux sans matériel électoral.

Le Nigeria s'était ensuite embrasé dans des violences post-électorales entre chrétiens et musulmans qui avaient fait plus de 1.000 morts à travers le pays.

En 2015, le gouvernement du président Goodluck Jonathan avait également reporté le scrutin de six semaines, arguant des problèmes de sécurité dans le Nord-Est, après des années d'enlisement du conflit contre les jihadistes de Boko Haram.

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