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L'opposition tanzanienne demande à ses élus de ne plus aller au Parlement


Le candidat à l'élection présidentielle du parti d'opposition Chadema, Edward Lowassa, quitte une conférence de presse à Dar es Salaam, le 29 octobre 2015. (Photo de Daniel Hayduk / AFP)
Le candidat à l'élection présidentielle du parti d'opposition Chadema, Edward Lowassa, quitte une conférence de presse à Dar es Salaam, le 29 octobre 2015. (Photo de Daniel Hayduk / AFP)

Le principal parti d’opposition de Tanzanie a demandé à ses élus de ne plus participer aux sessions parlementaires après la mort de trois députés en 11 jours, accusant le gouvernement de cacher l'ampleur de l'épidémie de coronavirus dans le pays.

Freeman Mbowe, président du parti Chadema, a laissé entendre que les trois députés étaient morts de la maladie Covid-19, le gouvernement s'étant contenté d'annoncer leur décès sans en préciser la cause.

"Nous regrettons de continuer à apprendre la mort de députés et d'autres Tanzaniens provoquée par le Covid-19", a affirmé M. Mbowe dans un communiqué publié vendredi.

Le même jour, le ministre tanzanien des Affaires constitutionnelles et juridiques, Augustine Mahiga, également député, a été le dernier élu en date à mourir à l'âge de 74 ans, sans explication officielle sur les causes de sa mort.

Le mois dernier, le Parlement avait annoncé qu'un de ses députés avait été testé positif au coronavirus, sans en donner le nom.

Le chef du Chadema a appelé le Parlement à suspendre ses travaux pour au moins 21 jours et à tester tous les élus et leurs familles.

"Nous croyons que des mesures plus strictes sont nécessaires pour protéger les députés et plus largement les Tanzaniens", a estimé M. Mbowe. "Comme les autorités doivent encore prendre des décisions, nous souhaitons (en attendant) que nos députés soient en sécurité en se confinant immédiatement", a-t-il ajouté.

Mercredi, le gouvernement avait annoncé 480 cas de coronavirus en Tanzanie, dont 16 mortels, le seul bilan en neuf jours.

Le ministère de la Santé annonçait des bilans réguliers jusqu'à ce que le président John Magufuli déclare le 22 avril qu'ils provoquaient "la panique" dans la population.

La Tanzanie est l'un des rares pays africains à ne pas avoir pris à ce jour de mesures contraignantes pour tenter d'enrayer l'épidémie de Covid-19 et son président est aussi l'un des rares dirigeants dans le monde à minimiser la gravité du coronavirus.

Les écoles et universités ont fermé, mais les commerces, les marchés et les bus fonctionnent normalement. Le président Magufuli a appelé ses concitoyens à continuer à travailler et à prier dans les églises et les mosquées.

"Je crois que Dieu nous permettra d'aller de l'avant", a-t-il déclaré dans un message du 1er mai aux fonctionnaires, les incitant à "continuer à travailler dur". "Le coronavirus ne doit pas nous empêcher de servir les Tanzaniens", a-t-il ajouté.

Selon Freeman Mbowe, le président est dans "le déni".

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