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L'opposant zimbabwéen Evan Mawarire reste en prison jusqu'au 17 février


Evan Mawarire, pasteur et un des chefs de file de la contestation zimbabwéenne contre le président Robert Mugabe, 3 mai 2016.
Evan Mawarire, pasteur et un des chefs de file de la contestation zimbabwéenne contre le président Robert Mugabe, 3 mai 2016.

Un juge d'Harare a ordonné vendredi le maintien en détention jusqu'au 17 février du pasteur zimbabwéen Evan Mawarire, un des chefs de file de la contestation contre le président Robert Mugabe arrêté mercredi après un exil de six mois à l'étranger.

Formellement accusé d'incitation à la violence et de tentative de sabotage du gouvernement, M. Mawarire reste en prison afin de permettre un complément d'enquête, a précisé à l'audience la magistrate, Elisha Shingano.

L'un des avocats du pasteur, Harrison Nkomo, a indiqué que son client déposerait dès lundi une demande de remise en liberté.

Jusque-là totalement inconnu du grand public, Evan Mawarire avait lancé il y a un an un vaste de protestation baptisé #ThisFlag (#CeDrapeau) contre M. Mugabe, qui dirige le Zimbabwe d'une main de fer depuis 1980.

Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, il était apparu drapeau zimbabwéen en écharpe pour dénoncer la corruption du régime et les conditions de vie des zimbabwéens.

Brutalement réprimée, la fronde s'est lentement éteinte ces derniers mois.

"Il a demandé aux Zimbabwéens de ne pas aller travailler et de se révolter contre le gouvernement. Il y a eu de violentes manifestations dans le pays et de nombreuses propriétés ont été endommagées", a rappelé vendredi dans son réquisitoire le procureur Edmore Nyazamba.

"L'ensemble de ces accusations ne constituent en aucun cas un crime", a riposté Harrison Nkomo.

Le pasteur Mawarire est arrivé au tribunal vêtu d'une chemise à carreaux et une bible à la main. Une centaine de personnes, notamment des militants des droits de l'Homme, assistaient à l'audience, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Il avait fui le Zimbabwe mi-juillet après avoir été brièvement arrêté et accusé d'incitation à la violence. De son exil, d'abord en Afrique du Sud puis aux Etats-Unis, il avait appelé la population à continuer la grève.

Le pasteur a été arrêté mercredi après-midi par la police à l'aéroport d'Harare dès son retour au pays.

"Nous ne laisserons pas le gouvernement de ce pays continuer à nous opprimer et à incarcérer ceux qui le défient (...) ils doivent livbérer le pasteur Evan", a déclaré à l'issue de l'audience une militante des droits de l'Homme, Linda Masarira.

Le Zimbabwe traverse une profonde crise depuis le début des années 2000. Asphyxiée par le manque de liquidités, son économie tourne au ralenti et 90% de sa population active n'a pas d'emploi formel.

Le gouvernement réagi en lançant une nouvelle monnaie en novembre, dont les effets tardent à se faire sentir.

Malgré la situation économique et la grogne de la population, l'inoxydable Robert Mugabe est d'ores et déjà en course pour un nouveau mandat en 2018. Le plus vieux chef d'Etat en exercice fêtera ses 93 ans le 21 février prochain.

Avec AFP

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