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L'ONU a levé les sanctions contre la Côte d'Ivoire


Un Casque bleu gardant un hélicoptère de l'ONU , à Abidjan, en Côte d'Ivoire, en janvier 2011.
Un Casque bleu gardant un hélicoptère de l'ONU , à Abidjan, en Côte d'Ivoire, en janvier 2011.

Le Conseil de Sécurité a décidé de rendre officiel la levée de toutes les sanctions à l'encontre de la Côte d'Ivoire et prévoie l'arrêt de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire pour juin 2017.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a levé jeudi les dernières sanctions internationales qui pesaient sur la Côte d'Ivoire depuis 12 ans et a confirmé que la mission des Nations unies dans le pays se retirerait définitivement en juin 2017.

Cette décision concerne notamment l'embargo sur les armes décrété en 2004 et des sanctions ciblées comme le gel d'avoirs et des interdictions de voyager. Embargo et sanctions sont levés "avec effet immédiat", indique une résolution adoptée unanimement par le Conseil.

L'embargo avait été assoupli en 2012 pour permettre aux forces de sécurité ivoiriennes de s'entraîner. Le président ivoirien Alassane Ouattara avait réclamé qu'il soit totalement levé dès son élection en octobre dernier.

Côté économique, l'ONU avait levé en 2014 un embargo datant de 2005 sur les ventes de diamants ivoiriens.

Sur recommandation du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le Conseil a décidé jeudi "que le mandat de l'ONUCI (la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire, Ndlr) sera prorogé pour une dernière période prenant fin le 30 juin 2017".

La résolution "salue les progrès remarquables accomplis par la Côte d'Ivoire sur la voie d'une paix et d'une stabilité durables et de la prospérité économique".

L'ONU rappelle également à la Côte d'Ivoire "que le Gouvernement ivoirien est responsable au premier chef du maintien de la paix, de la stabilité et de la protection de Ia population civile en Côte d'Ivoire".

Les effectifs militaires de la mission doivent passer de près de 4.000 actuellement à 2.000 d'ici au 31 août 2016. A son apogée en 2012, elle comptait 9.762 hommes.

Après le retrait de l'ONUCI, le Conseil autorise la force de réaction rapide qui en faisait partie à être déployée au Liberia voisin pour "renforcer temporairement" la mission de l'ONU dans ce pays.

L'ambassadeur français François Delattre s'est félicité de ces décisions qui "reflètent l'ampleur du chemin parcouru par la Côte d'Ivoire sur la voie de la réconciliation, de la paix et de la sécurité".

Il a salué à ce propos l'efficacité des "outils du Conseil de sécurité", sanctions et ONUCI, "qui ont contribué à rétablir la paix en Côte d'Ivoire".

La représente des États-Unis aux Nations unies, Michele Sison, a relevé l'efficacité des sanctions sur le pays : " Au fil du temps, le Conseil a ajouté des sanctions financières ciblées et des interdictions de voyage, y compris à l'encontre d'individus qui menaçaient la paix et le processus de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, ainsi qu'un embargo sur le commerce des diamants de la Côte d'Ivoire, l'une des principales sources de financement pour ceux qui alimentent la violence".

Elle a ajouté que "ces mesures ont été soigneusement conçus pour dissuader ceux qui minent la paix et la stabilité de la Côte d'Ivoire" et après la crise des élections électorales de 2010, elle souligne "l'effet important de la pression diplomatique internationale et l'embargo sur les armes afin d'éviter toutes escalades de violences, ce qui a conduit à la résolution pacifique d'avril 2011".

Le pays a connu une décennie de crise politico-militaire, marquée par une partition entre le Nord aux mains d'une rébellion et le Sud contrôlé par le camp de l'ex-président Laurent Gbagbo (au pouvoir entre 2000 et 2011).

Cette période troublée a culminé avec la crise post-électorale de 2010-2011, provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaitre la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

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