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L'aide destinée aux Sénégalais pauvres arrive trop tard


La mairie donne une aide alimentaire destinée aux familles vulnérables non prises en charge par celle de l’Etat, au Sénégal, le 23 juin 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)
La mairie donne une aide alimentaire destinée aux familles vulnérables non prises en charge par celle de l’Etat, au Sénégal, le 23 juin 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Les Sénégalais vulnérables qui vivent souvent d'activités informelles sont plus que jamais menacés par l'insécurité alimentaire en cette période de pandémie. Dans la banlieue de Dakar, la capitale du Sénégal, la situation est critique.

L'insécurité alimentaire ne guette pas seulement les ménages pauvres dans la banlieue de Dakar où plusieurs jeunes responsables de famille sont dans l'incertitude depuis plusieurs semaines. Le coronavirus les prive de revenus comme s'en plaint Assane Djiba, qui estime que ce sera difficile pour la banlieue de sortir de cette situation.

Pour cet habitant qui vit d'activités informelles, il faudrait des mesures strictes et une aide de l’État. Il ajoute que le secteur informel "règne" en banlieue où il y a beaucoup de gens dans la précarité comme lui. Assane estime enfin que ce sera difficile de tenir avec des activités qui sont "réduites" et les aides financières promises par l’État qui tardent à venir.

L'insécurité alimentaire menace les ménages de la banlieue de Dakar
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La teneur de cette aide tant attendue est déjà critiquée par certains bénéficiaires qui la trouvent insuffisante pour 3 mois.

Pape Modou Fall, habitant de Medina Gounass, affiche sa déception. "Un demi sac de riz de 25 kg sur trois mois ? Ça on peut le manger même pour dix jours", peste le vieil homme qui dit ne plus rien attendre du gouvernement. "Mieux vaut prévenir que guérir. Attendre des choses qui ne vont pas vous aider sérieusement, ça ce n'est rien", conclut-il, désabusé.

L'État sénégalais a choisi l'option la plus compliquée en voulant procéder à une distribution nationale de l'aide alimentaire, selon Sidiki Daff, expert en gouvernance et participation populaire. Pour lui, des solutions beaucoup plus simples et transparentes étaient à la portée des autorités.

"Vouloir acheminer des tonnes et des tonnes de vivres dans les 14 régions du Sénégal, c’est impossible", tranche-t-il d'emblée. Il souligne qu'il aurait été plus simple d’envoyer des "bons d’achats" ou des virements d’argent par le "e-money".

"Vous voulez dispatcher des tonnes de riz, de l’huile, du savon, de la lessive, du sucre en moins d’un mois... au final, les gens qui en ont besoin n’ont rien reçu parce qu’en fait c’est très mal organisé. En plus, la traçabilité pose problème", déclare-t-il.

Face aux multiples plaintes de Sénégalais las d'attendre depuis bientôt deux mois, les autorités ont reconnu des difficultés dans le paquetage des kits alimentaires. Selon un ministre, ces difficultés ont été réglées et une bonne partie des produits sont en cours d'acheminement.

Pour rappel, cette aide doit toucher les ménages vulnérables, qui représentent environ 8 à 10 millions de Sénégalais.

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