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L'armée accuse le chef éthiopien de l'OMS de soutenir la région du Tigré


Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, assiste à une conférence de presse quotidienne sur le coronavirus au siège de l'OMS, le 6 mars 2020, à Genève.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, assiste à une conférence de presse quotidienne sur le coronavirus au siège de l'OMS, le 6 mars 2020, à Genève.

Le chef d'état-major de l'armée éthiopienne a accusé jeudi le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, originaire du Tigré, de militer en faveur de cette région, dont les forces affrontent les troupes fédérales, et de tenter de lui obtenir des armes.

Dr Tedros "a oeuvré dans les pays voisins à condamner la guerre" que mène le gouvernement fédéral éthiopien aux autorités régionales du Tigré depuis le 4 novembre, "il a oeuvré pour leur obtenir des armes", a affirmé le général Berhanu Jula dans une conférence de presse.

Le directeur de l'OMS n'a "négligé aucune piste" pour aider le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirige la région du Tigré et défie depuis plusieurs mois l'autorité du gouvernement fédéral.

"Ce type est lui-même membre de cette équipe" du TPLF, a accusé le général Berhanu en parlant de Dr Tedros, qui fut ministre de la Santé de 2005 à 2012, dans le gouvernement de Meles Zenawi, chef historique du TPLF, à l'époque tout puissant et détenteur de tous les leviers de pouvoir à Addis Abeba.

"Que peut-on attendre de lui? Nous ne nous attendons pas à ce qu'il se range du côté du peuple éthiopien et condamne" les autorités tigréennes, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

Premier ministre depuis 2018 et prix Nobel de la paix l'année suivante, M. Abiy a lancé le 4 novembre une opération militaire au Tigré contre les forces du TPLF, qu'il accuse de chercher à déstabiliser le gouvernement fédéral et d'avoir attaqué deux bases militaires éthiopiennes dans la région, ce que nient les autorités régionales.

Aucun bilan précis de l'offensive militaire entrée dans sa troisième semaine et impliquant notamment des bombardements aériens n'est disponible, et la région est quasiment coupée du monde.

Mais les combats ont fait plusieurs centaines de morts et, selon le chef de la Commission soudanaise des réfugiés, ont contraint au moins 36.000 Ethiopiens à fuir au Soudan voisin.

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