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L'administration publique complètement paralysée au Bénin


Une manifestation des employés de la fonction publique, à Cotonou, le 24 mars 2018. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Une manifestation des employés de la fonction publique, à Cotonou, le 24 mars 2018. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Au Bénin, les retenues sur le salaire des agents grévistes sont devenues une réalité. Pourtant, au début du bras de fer entre le gouvernement et les travailleurs, les négociations avaient laissé croire à une sortie de crise.

Les magistrats ont relancé leur grève 5 jours sur 5, le secteur de la santé observe 72 heures de grève par semaine, l'enseignement supérieur est passé à 96 heures de grève, les enseignements de la maternelle, du primaire et du secondaire sont aussi passés de 72 à 96 heures de grève.

Reportage de Ginette Fleure Adandé, correspondant à Cotonou pour VOA Afrique
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Au cœur du durcissement de la crise, les retenues sur salaires pour fait de grève. Les travailleurs sont plus que mécontents.

"Il y a eu braquage des salaires, ça veut dire quoi? Que c'est fait à dessein. On n'a même pas encore les salaires de février alors qu'on est déjà en mars", lance un fonctionnaire béninois à VOA Afrique.

Noël Chadare de la COSI Bénin, à Cotonou, le 24 mars 2018. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Noël Chadare de la COSI Bénin, à Cotonou, le 24 mars 2018. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Ils sont épaulés dans leur élan par les centrales syndicales. Pour Noël Chadare de la Cosi Bénin, les négociations reprendront quand le gouvernement aura "retrouvé la raison".

Lors d'une audience avec le président du Conseil économique et social venu plaider pour une sortie de crise, Patrice Talon a affirmé que chaque travailleur doit être responsable des actes qu'il pose.

>> Lire aussi : Grève générale bien suivie à l'appel des syndicats de la fonction publique au Bénin

Les Béninois restent les vraies victimes de cette situation. Chez les élèves, c'est plutôt une année blanche qui est redoutée.

Au sein de la population, les avis sont partagés. Certains sont convaincus que le gouvernement a péché en jetant de l'huile sur le feu en pleine négociation.

"Mais quand même, il y a un cadre légal prévu par la loi, le dialogue social. On ne peut défalqués que lorsque la grève ne se justifie pas. En pleine négociation un gouvernement ne peut jamais faire ce genre de choses", explique un Béninois.

Mais, pour d'autres, les enseignants sont malhonnêtes de réclamer de l'argent pour un travail non exécuté : "celui qui n'a pas travaillé n'a pas droit au salaire. S'ils continuent la grève, ils auront nous parents d'élèves sur le dos".

>> Lire aussi : Les magistrats béninois lancent un mouvement de grève illimitée

Certains prétendent que l'état désastreux des caisses de l'Etat serait à la base de l'entêtement du gouvernement à ne pas rétrocéder les montants défalqués.

Mais pour le ministre Joseph Djogbenou, ce n'est qu'une "question de bon sens et de justice".

"Nous pouvons faire le point de l'offrande que nous faisons à notre nation pour lui permettre de remplir ses missions de service public.", a-t-il déclaré à VOA Afrique. "Nous allons réaliser que ça dépasse à peine 150 jours. Et c'est sur ces 150 jours que nous faisons une grève illimitée et dont nous sollicitons la contrepartie qui est le salaire".

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