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L'électeur Sénégalais appelé à choisir entre l'alternance et le statu quo


Des jeunes sensibilisés à leurs droits pour mieux se protéger contre certaines tentations et des abus, à Dakar, Sénégal, 15 septembre 2018. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Des jeunes sensibilisés à leurs droits pour mieux se protéger contre certaines tentations et des abus, à Dakar, Sénégal, 15 septembre 2018. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Les Sénégalais se rendent aux urnes le 24 février pour élire leur prochain président entre les cinq candidats en lice. Le débat électoral a donné l'idée à la population de celui qui a un programme pour résoudre ses problèmes. Une chose est sûre, c'est la continuité ou la rupture avec Macky Sall.

D'après Ibrahima Kane, analyste politique, le Sénégal connaît presque une transition vers une nouvelle génération de politiciens, un élément de taille, dit-il.

Perceptions de la réalité sénégalaise

Les cinq candidats qui se sont lancés dans la course à la présidentielle n'ont pas la même perception de la réalité sénégalaise, affirme M. Kane. "L'enjeu de ce scrutin, c'est la continuité avec le programme que Macky Sall a dévéloppé depuis sa prise de pouvoir il y a sept ans ou une rupture qui pourrait annoncer une autre façon d'engager le dévéloppement du Sénégal".

Continuité ou rupture au Sénégal?
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Selon les partis en compétition (pouvoir et opposition) ou l'âge des candidats, émergent deux visions opposées, libérale et nationalisme économique, précise Ibrahima Kane. "Les libéraux défendant une économie libérale centrée sur les infrastructures et les investissements d'une part. De l'autre, un novice en politique qui propose moins d’impôts, préconise la sortie du Sénégal du CFA et veut donner la place aux Sénégalais".

Qui croire?

La campagne est une "période de promesses électorales parfois intéressantes, parfois farfelues et parfois irréalistes", dit Ibrahima Kane. "Quelqu'un défend un bilan qu'il a mis en oeuvre et veut poursuivre (le plan Sénégal émergent) marqué par le développement des infrastructures". Les autres attirent l'attention des électeurs sur "la réforme institutionnelle, l'agriculture qui doit être le levier du développement, la construction des zones franches …".

L’électeur a deux choix à faire par rapport à ce qui se passe actuellement, précise l'analyste Kane. Faisant remarquer que le pays est sévèrement endetté avec un taux de chômage très élevé chez les jeunes, 60% de la population ayant moins de 35 ans, il estime que le candidat qui va convaincre sur ses choix économiques, politiques et culturels pourra l'emporter.

Face au boom pétrolier et gazier qui s'annonce et qui déjà suscite beaucoup d’appétits, comment régler le problème des jeunes, qui pour lui, constitue "une bombe à retardement". "C'est une éléction très ouverte", indique M. Kane.

Le panier de la ménagère, un grand problème …

Ibrahima Kane constate "une grande fracture au sein de la société sénégalaise". Les zones rurales isolées affichent le niveau de vie le plus faible. Mais dans les villes, les inégalités de revenus sont les plus fortes. La grande richesse de quelques quartiers favorisés de Dakar y côtoie l’extrême pauvreté."On a misé beaucoup sur les infrastructures et sur les investissements assez lourds qui sont importants, mais l’économie n'a pas été capable de produire beaucoup d'emplois", souligne M. Kane. "L'apauvrissement est réel".

Le président sortant Macky Sall a promis de créer un million d'emplois dans les cinq prochaines années s'il est reconduit. Néanmoins, Ibrahima Kane estime que l'effort n'est pas suffisant compte tenu de l'ampleur du problème posé. "un million d'emplois sur une population de près de sept millions de jeunes, ces emplois ne sont pas nombreux. "Le tour n'est pas joué, on verra comment les choses vont se passer dimanche", précise-t-il.

Toutefois, il indique qu'un président sortant et détenant les rênes du pouvoir dispose d'une large avance au premier tour pour se succéder à lui-même malgré les opposants qui dénoncent les pratiques de corruption qui, selon eux, n'ont pas totalement disparu dans le pays.

Enfin, la présidence de Macky Sall aura été marquée par "une tache noire" avec l'arrestation sous le "couvert de la transparence", de ses adversaires Khalifa Sall, ancien Maire de Dakar et de Kharim Wade, fils de l'ex président Abdoulaye Wade, conclut Ibrahima Kane.

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