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Kinshasa au ralenti et des restrictions sur les réseaux sociaux


Hindistonning Maharashtra shtatida qulab tushgan besh qavatli bino hududida to'rt yoshli bola qutqarib olindi
Hindistonning Maharashtra shtatida qulab tushgan besh qavatli bino hududida to'rt yoshli bola qutqarib olindi

L'opposition au président Joseph Kabila en République démocratique du Congo a testé mardi sa capacité de mobilisation avec une journée "ville morte" diversement suivie, première d'une série d'actions pour tenter d'obtenir le départ du chef de l'État.

A la veille de ces deux journées mardi et mercredi, les autorités ont demandé aux opérateurs de téléphonie mobile de restreindre les échanges d'images sur les réseaux sociaux, alors que des violences meurtrières ont éclaté lundi à Kinshasa.

Sans être à l'arrêt total, l'activité tournait au ralenti en matinée dans la capitale où l'opposition avait invité les habitants à rester chez eux pour paralyser l'économie.

Les deux-tiers des commerces étaient fermés, de même que les banques, ont constaté des journalistes de l'AFP. La circulation dans la mégapole aux 10 millions d'habitants était plus fluide qu'un jour de semaine ordinaire, et les bus des transports publics moins bondés qu'à l'accoutumée, sous l'oeil d'une importante présence militaire et policière.

"Tout est fermé. La ville est paralysée. C'est pour que (le président de la Commission électorale) Corneille Nangaa sorte un calendrier global pour les élections", a déclaré à l'AFP un Kinois, Kiki Kalombo.

A Lubumbashi (sud-est), capitale économique aux quatre millions d'habitants, le grand marché aux poissons était fermés après des incidents impliquant des jeunes manifestants dispersés par la police et l'armée. Dans les autres quartiers, le chef-lieu du Katanga présentait un aspect ordinaire.

"La politique des villes mortes n'a jamais donné les résultats escomptés. Mon commerce est fermé. J'ai perdu des clients. L'économie du pays est par terre", affirme Alexandre, propriétaire d'un dépôt de poisson, qui préférerait un "homme fort" pour faire partir le président Kabila.

A Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l'est du pays sous tension depuis 20 ans, un déploiement important de la police anti-émeute était visible aux grands carrefours, selon un correspondant de l'AFP. Quelques dizaines de jeunes ont tenté de barricader les rues avec des pierres.

A Kananga, principale ville du Kasaï, région qui subit des violences depuis un an et fief de l'opposition, les banques, stations-service et commerces fonctionnaient normalement, selon un autre correspondant de l'AFP. La vie était également normale à Bukavu (Sud-Kivu), Bunia et Kisangani, grande ville du nord-est.

A la veille de ces deux journées, et après les violences lundi dans la capitale, les cinq opérateurs de téléphonie mobile ont été priés de prendre des "mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images" sur les réseaux sociaux.

Une lettre de l'Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) énumère 18 réseaux sociaux concernés dont Facebook, Whatsapp, Twitter, Google+, le réseau professionnel LinkedIn, le site de rencontres Badoo..."Vous recevrez, par la même voie, instruction de revenir à la normale dès que possible", conclut le courrier.

'Le cap est mis'

Lundi, des violences ont fait au moins douze morts par "balles perdues" dans plusieurs quartiers de Kinshasa, d'après la police qui a accusé un mouvement politico-religieux hostile au président Joseph Kabila.

Au pouvoir depuis 2001, le président Kabila doit selon l'actuelle Constitution quitter le pouvoir après son deuxième mandat qui pris fin le 20 décembre 2016.

Des élections devaient avoir lieu d'ici fin 2017, d'après un accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016. Le Premier ministre Bruno Tshibala a déclaré samedi que le "cap est mis" sur les élections, sans préciser de date. La Commission électorale (Céni) a indiqué que les violences au Kasaï retardent le recensement complet des quelque 45 millions d'électeurs potentiels.

Les deux journées "ville morte" ont été organisées par le Rassemblement de l'opposition, qui prévoit aussi des réunions publiques le 20 août et des appels à la désobéissance civile à partir du 1er octobre.

L'instabilité politique en RDC, géant au coeur de l'Afrique (70 millions d'habitants, 2,3 millions de km2, neuf frontières), inquiète la communauté internationale.

Un haut responsable de l'ONU a rencontré lundi à Kinshasa une délégation du gouvernement. Les Nations unies étudient avec Kinshasa les moyens d'aller rapidement vers des élections, selon ce haut responsable, le sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix, El Ghassim Wane, cité sur le site de la radio onusienne Okapi.

Des dizaines de personnes, dont des journalistes, avaient été interpellées le 31 juillet lors d'une journée de mobilisation à l'appel notamment du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), qui s'était traduit par des rassemblements de quelques dizaines de personnes.

Avec AFP

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