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Deux jihadistes britanniques capturés en Syrie


Cette image d'archives montre des combattants du groupe Etat Islamique à Raqqa, Syrie, 14 janvier 2014.
Cette image d'archives montre des combattants du groupe Etat Islamique à Raqqa, Syrie, 14 janvier 2014.

Deux jihadistes britanniques membres d'une "cellule d'exécution" du groupe Etat islamique ont été capturés en Syrie, suscitant l'espoir des victimes qui souhaitent les voir jugés.

Alexanda Amon Kotey et El Shafee el-Sheikh ont été capturés en janvier en Syrie par une force arabo-kurde alliée de Washington, a annoncé jeudi un responsable militaire américain.

Le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), Redur Khalil, a confirmé vendredi à l'AFP la capture de "commandants importants" de l'EI, dont Alexanda Kotey, 34 ans, qui possède les nationalités britannique, ghanéenne et chypriote.

Bethany Haines, dont le père David, travailleur humanitaire, a été décapité en 2014 après avoir été détenu 18 mois a exprimé son "soulagement de savoir, enfin, que les personnes impliquées dans le meurtre de mon père ont été capturées et qu'ils devront faire face à la justice".

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Elle souhaite que les deux hommes soient "jetés dans une cellule et qu'on jette la clé".

"C'est le début d'un processus qui les amènera, espérons-le, à un procès. Tout ce que je veux, c'est la justice", a affirmé de son côté le journaliste français Nicolas Hénin, enlevé en Syrie en juin 2013 et retenu en otage pendant dix mois.

Son souhait? "Un procès auquel je puisse potentiellement assister, donc plutôt un procès à Londres qu'à Kobané dans le nord de la Syrie".

La mère de James Foley, journaliste américain enlevé en novembre 2012 et décapité, aimerait pour sa part que les deux jihadistes soient jugés aux États-Unis.

Alexanda Amon Kotey et El Shafee el-Sheikh faisaient partie d'un quatuor surnommé par leurs otages "les Beatles" en raison de leur accent anglais.

Ils sont accusés d'être responsables de la détention et de la décapitation d'environ une vingtaine d'otages, notamment des Occidentaux parmi lesquels James Foley, son confrère Steven Sotloff et le travailleur humanitaire américain Peter Kassig.

- 'Crimes ignobles' -

Alexanda Amon Kotey "a été capturé par une unité antiterroriste le 24 janvier, dans la campagne près de Raqa", l'ex-"capitale" de l'EI en Syrie, a indiqué à l'AFP le porte-parole des FDS. Il tentait de fuir vers la Turquie "en coordination avec ses amis et ses contacts du côté turc".

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Les FDS, qui comptent des combattants kurdes et arabes, ont chassé les jihadistes de l'EI de Raqa à la mi-octobre 2017, avec l'aide de la coalition internationale conduite par Washington.

La chute de Raqa, qui a suivi celle de Mossoul, le fief des jihadistes en Irak voisin, a signé l'écroulement du "califat" autoproclamé en 2014 par l'EI sur les vastes territoires alors conquis en Syrie et en Irak.

Selon le porte-parole des FDS, le jihadiste "est interrogé" mais il n'a pas précisé par qui. "Nous pensons qu'il faisait partie d'un groupe qui torturait des otages étrangers", a-t-il indiqué.

En revanche, il a affirmé n'avoir aucune information sur le second jihadiste mentionné par le responsable américain, El-Shafee el-Sheik.

L'an dernier, le département d'Etat américain avait indiqué qu'Alexanda Kotey avait "vraisemblablement" participé à des exécutions et appliqué "des méthodes de torture exceptionnellement cruelles dont des décharges électriques".

Il est soupçonné d'être lié au jihadiste Britannique Mohammed Emwazi, lui aussi membre de la cellule "The Beatles".

Ce dernier était connu pour ses vidéos de décapitation d'otages qui avaient marqué l'opinion publique en 2014 et en 2015, sur lesquelles il apparaissait couteau de boucher à la main et vêtu de noir. Surnommé "Jihadi John", il a été tué en novembre 2015 par un bombardement à Raqa.

Un quatrième membre présumé de la "cellule d'exécution", Aisne Davis Davis, est détenu en Turquie.

Les deux jihadistes arrêtés "sont des gens qui ont commis des crimes absolument ignobles et méprisables", a réagi le ministre britannique de la Défense Gavin Williamson.

"L'arrestation de ces hommes est extrêmement importante car très peu de hauts gradés de l'EI ont été capturés", a indiqué à l'AFP Shiraz Maher, directeur adjoint du Centre international d'étude de la radicalisation au King's College de Londres. "Ces hommes auront des informations importantes sur le sort des otages occidentaux détenus, y compris certains toujours captifs de l'Etat islamique".

Avec AFP

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