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Israël et les Etats-Unis accusent le président palestinien de propos antisémites


Le leader palestinien Mahmoud Abbas intervient à l'ONU, à New York, le 20 février 2018.
Le leader palestinien Mahmoud Abbas intervient à l'ONU, à New York, le 20 février 2018.

Des responsables américains et israéliens ont condamné mercredi des propos du président palestinien Mahmoud Abbas, qui a suggéré que le rôle social des juifs, dans le secteur bancaire notamment, et non pas l'antisémitisme était à l'origine de massacres passés.

"Apparemment, un négationniste reste un négationniste", a tweeté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Il est temps qu'il disparaisse", a-t-il ajouté en parlant de M. Abbas.

Pour l'ambassadeur américain en Israël David Friedman, juif lui-même, M. Abbas est "tombé plus bas que jamais".

>> Lire aussi : Mort du principal suspect dans l'attentat contre le Premier ministre palestinien

Le président palestinien, déjà accusé d'antisémitisme par Israël dans le passé, a suggéré lundi soir lors d'une réunion politique à Ramallah, en Cisjordanie occupée, que les activités des juifs dans le domaine bancaire avaient suscité l'hostilité à leur égard.

"Du XIe siècle jusqu'à l'Holocauste qui s'est produit en Allemagne, les juifs vivant en Europe de l'ouest et de l'est ont été la cible de massacres tous les 10 ou 15 ans. Mais pourquoi est-ce arrivé ? Ils (les juifs) disent: +parce que nous sommes juifs+", a déclaré M. Abbas devant les centaines de délégués du Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Il a ensuite cité "trois livres" écrits par des juifs comme preuves du fait que "l'hostilité contre les juifs n'est pas due à leur religion, mais plutôt à leur fonction sociale", en précisant qu'il voulait dire "leurs fonctions sociales liées aux banques et aux (prêts avec) intérêts".

Selon M. Abbas, les juifs dans les pays arabes n'ont pas subi les mêmes persécutions.

- Propos "alarmants" -

"De la façon la plus grossière, il prétend que les juifs d'Europe ont été persécutés et massacrés non pas parce qu'ils étaient juifs, mais parce qu'ils pratiquaient le prêt à intérêt", a affirmé M. Netanyahu, appelant "la communauté internationale à condamner cet antisémitisme".

"L'antisémitisme d'Abou Mazen ne ferait pas honte à Goebbels", le ministre de la Propagande d'Adolf Hitler, a écrit sur Facebook le ministre de la Sécurité intérieure Guilad Erdan en employant l'autre nom donné à M. Abbas.

M. Abbas a "fait preuve d'un antisémitisme primaire d'autant plus choquant qu'il se présente comme voulant conclure la paix avec Israël, alors qu'il attise la haine religieuse et nationaliste contre le peuple juif et Israël", a estimé auprès de l'AFP le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes, Emmanuel Nahshon.


L'envoyé des Etats-Unis pour le Moyen-Orient Jason Greenblatt a qualifié les propos de M. Abbas de "très regrettables, très alarmants et terriblement décourageants". Il a appelé sur Twitter à leur "condamnation inconditionnelle par tous".

"Tous ceux qui pensent que c'est à cause d'Israël que nous n'avons pas la paix feraient bien d'y réfléchir à deux fois", a pour sa part indiqué M. Friedman.

Dans un communiqué, le président du Parlement Youli Edelstein a affirmé que M. Abbas "apparaîtra dans les livres d'histoire comme un négationniste, un provocateur raciste".

Les relations entre les Palestiniens et l'administration américaine traversent une période de vives tensions après la décision du président Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis actuellement à Tel-Aviv.

Avec AFP

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