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Interdiction d’une marche de soutien à l’évacuation de l'opposant Mokoko à Brazzaville


Le général Jean Marie Michel Mokoko, jugé et condamné à 20 ans de reclusions. (VOA/Arsène Séverin)
Le général Jean Marie Michel Mokoko, jugé et condamné à 20 ans de reclusions. (VOA/Arsène Séverin)

Le président Sassou Nguesso a estimé début mai qu'il n'y avait "pas de raison" de libérer les opposants.

Les autorités de Brazzaville ont interdit jeudi une marche pacifique organisée par la société civile pour réclamer l'évacuation sanitaire de l'opposant emprisonné Jean Marie Michel Mokoko.

Selon un arrêté de la préfecture dont l'AFP a obtenu copie "la marche a été interdite pour risque élevé de propagation du coronavirus".

La marche devrait partir du siège de l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH) au ministère de la Justice, près du palais présidentiel, sur plus de 3 kilomètres, selon les organisateurs."C'est une raison farfelue", a dénoncé Trésor Nzila directeur exécutif de l'OCDH.

Tous les principaux carrefours de cet itinéraire ont été envahis par les éléments de la police visiblement armés à bord de véhicules anti-émeute ou à pied et portant parfois des cagoules, a constaté un journaliste de l'AFP.

Candidat au scrutin présidentiel en mars 2016, la général Mokoko, qui avait contesté la réélection de Denis Sassou Nguesso, a été condamné pour "atteinte à la sûreté de l'État".

Il est admis à l'hôpital militaire de Brazzaville depuis le 2 juillet pour "fatigue générale et manque d'appétit", selon son avocat.

"Ne pas autoriser à M. Mokoko la possibilité de quitter le pays et se faire soigner dans un hôpital digne de ce nom est une attitude criminelle. Son pronostic vital est engagé", a déclaré M. Nzila à l'AFP.

Les autorités congolaises n’ont jamais répondu aux avocats du général Mokoko et aux ONG qui sollicitent son évacuation sanitaire.

Le président Sassou Nguesso a estimé début mai qu'il n'y avait "pas de raison" de libérer deux opposants politiques, dont M. Mokoko, pour désengorger les prisons face au coronavirus.

"Il est inadmissible de refuser systématiquement l'évacuation sanitaire d'un citoyen qui est en danger de mort", a regretté Charlin Kinouani, du Mouvement Ras-le-bol.

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