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La justice "toujours pas rendue" dix ans après le massacre de Conakry


Arrestation d'un manifestant en marge du rassemblement organisé au stade de Conakry, le 28 septembre 2009.
Arrestation d'un manifestant en marge du rassemblement organisé au stade de Conakry, le 28 septembre 2009.

Six organisations guinéennes et internationales, dont Human Rights Watch et Amnesty, ont dénoncé mercredi le fait que dix ans après le massacre du stade de Conakry et ce "déferlement de violence", les "familles attendent toujours qu'on leur rende justice" et réclament l'ouverture du procès.

Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes, dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle du chef de la junte de l'époque, Moussa Dadis Camara, selon une commission internationale d'enquête de l'ONU.

L'instruction sur le massacre est clôturée depuis fin 2017, mais la date du procès n'a toujours pas été fixée.

"Les familles des victimes du massacre (...) attendent toujours qu'on leur rende justice dix ans plus tard", soulignent dans un communiqué six organisations de défense des droits humains, dont HRW, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Hommme, Amnesty International, l'Association guinéenne de victimes (Avipa) et l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme (OGDH).

Pour marquer le dixième anniversaire, ces organisations, qui décrivent un "déferlement de violence qui (...) s'est étalé sur plusieurs jours", ont diffusé une vidéo dans laquelle des victimes réclament l'ouverture du procès. "Pour ceux qui ont perdu leur fils, fille, père ou mère, l'horreur de ce jour reste à jamais gravée dans leur mémoire", a déclaré Asmaou Diallo, présidente de l'Avipa. "Nous avons droit à ce que les responsables de ces atrocités rendent des comptes".

Selon ces organisations, le "comité de pilotage chargé d'organiser le procès sur le plan pratique", censé se réunir "chaque semaine", ne le fait "que par intermittence".

"Les juges qui présideront le tribunal n'ont toujours pas été désignés. Certains survivants sont décédés pendant que l'affaire continue de traîner en longueur; plusieurs individus inculpés de charges liées aux homicides et aux viols occupent toujours des postes d'influence", déplorent-elle.

Conakry promet la fin de l'enquête sur le massacre de 2009 (vidéo)
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Pour Abdoul Gadiry Diallo, président de l'OGDH, ce procès "nécessite un appui politique au plus haut niveau", estimant que le président guinéen Alpha Condé "doit agir en faveur des victimes en appuyant sans équivoque l'ouverture du procès" et le "ministre de la Justice doit s'assurer qu'il s'ouvre dans les plus brefs délais"

M. Condé a récemment appelé les Guinéens à se préparer à un référendum et à des élections, accréditant encore plus l'idée d'une candidature à sa propre succession malgré l'obstacle constitutionnel et les protestations de l'opposition.

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