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Geremi d'attaque pour défendre les intérêts des footballeurs africains


Geremi Njitap lors de la remise FIFA Football Awards, Londres, le 23 octobre 20170
Geremi Njitap lors de la remise FIFA Football Awards, Londres, le 23 octobre 20170

L'ancien joueur camerounais est resté très actif dans le milieu du football depuis sa retraite sportive. Au cours du dernier congrès de la FIFPro qui s'est achevé au Caire, Geremi Njitap a été nommé vice-président de cette organisation mondiale qui défend les intérêts des footballeurs professionnels dans le monde. Entretien.

Pourquoi était-ce important pour vous de vous engager à défendre les intérêts des footballeurs professionnels ?

Geremi Njitap : "Lorsque j'étais joueur en Europe, j'ai vu combien les joueurs étaient protégés et avaient des représentants. Je me disais pourquoi pas en Afrique. C'est David Mayebi (NDLR : ancien joueur camerounais et ancien dirigeant de la FIFPro) qui m'a initié à ces questions pendant ma carrière. Après ma retraite sportive, je m’y suis consacré parce que vous savez que les joueurs africains en ont besoin. On parle du professionnalisme en Afrique mais la majorité des championnats ne sont pas professionnels. Les joueurs africains sont maltraités. Les présidents de clubs signent des contrats sans respecter leurs engagements. Je me dois de renvoyer l’ascenseur à mes petits frères sur le continent car je sais les difficultés qu’ils rencontrent. "

Geremi Njitap face au joueur égyptien Hosny Abd Rabou lors de la CAN 2008 au Ghana, Accra, 10 février 2008
Geremi Njitap face au joueur égyptien Hosny Abd Rabou lors de la CAN 2008 au Ghana, Accra, 10 février 2008

Comment faire pour que les footballeurs africains soient payés à temps ?

Geremi Njitap : "Le plus important est de respecter les engagements de part et d'autre. Etre footballeur professionnel c'est un métier et le contrat stipule que le joueur doit être payé régulièrement. C'est un gros chantier en Afrique, il faut beaucoup de travail. Nous nous réjouissons de nos relations avec le nouveau président de la Confédérations Africaine, Ahmad, qui nous encourage et veut vraiment collaborer avec nous. C'est lui qui va faire passer le message auprès de ses membres, les fédérations, qui relaieront sur le terrain avec les présidents de clubs pour qu'ils respectent leurs obligations. On a beaucoup d'espoirs car nous voulons contribuer au développement du football africain."

Un précèdent accord avait été signé en 2011 avec l'ancienne équipe dirigeante de la CAF pour lutter contre la précarité des footballeurs africains. Qu'en est-il ?

Geremi Njitap : "Force est de constater que rien n'a été fait par l’ancien comité exécutif de la CAF mais nous sommes sur la bonne voie avec le président Ahmad qui veut changer les choses."

Geremi Njitap lors d'un entrainement au stade Santos Pinto Stadium de Covilha, Portugal, 31 mai 2010
Geremi Njitap lors d'un entrainement au stade Santos Pinto Stadium de Covilha, Portugal, 31 mai 2010

Didier Drogba, président d'honneur de la FIFPro Afrique disait en 2016 que les footballeurs africains sont maltraités. Vous partagez cet avis ?

Geremi Njitap : "Oui mais les choses avancent avec la CAF. Ce n'est pas pour rien que des légendes ont rejoint la direction de la CAF, comme Tony Baffoe."

Comment lutter contre l'exploitation de jeunes footballeurs mineurs africains envoyés en Europe ?

Geremi Njitap : "Si on améliore les conditions de vie des footballeurs en Afrique et si on développe les infrastructures et les championnats, les jeunes footballeurs n'auront pas la tentation d'évoluer ailleurs. Si nos jeunes footballeurs africains gagnent décemment leurs vies sur le continent, ils pourront rester ici et s'épanouir."

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