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Le village de Yahya Jammeh résiste à l'euphorie accompagnant la progression des troupes africaines


Les troupes sénégalaises entrent dans Banjul, en Gambie, le 23 janvier 2017, deux jours après le départ de Yahya Jammeh.
Les troupes sénégalaises entrent dans Banjul, en Gambie, le 23 janvier 2017, deux jours après le départ de Yahya Jammeh.

Dans toute la Gambie, les militaires africains venus forcer Yahya Jammeh à partir sont accueillis en sauveurs. Mais dans son village natal de Kanilai, desservi successivement par une route au nom de son épouse puis au sien, les habitants remâchent leur amertume.

Les portraits géants de Yahya Jammeh, en boubou et chéchia blancs, un chapelet à la main et le visage fendu d'un large sourire, accueillent toujours les visiteurs à l'entrée du village, tout proche de la région sénégalaise de Casamance (sud).

"Dieu lui avait donné le pouvoir, Dieu le lui a repris", philosophe un jeune, parmi un petit groupe assis sous le préau d'un bâtiment et manifestement réticent à une discussion sur l'enfant du pays, parti en exil samedi soir.

Une femme, visiblement en colère, crache des imprécations dans une langue locale. L'atmosphère devient pesante, les visages visiblement hostiles à la présence de journalistes étrangers.

Comprenant qu'elle n'est pas la bienvenue, l'équipe de l'AFP écourte sa visite.

Dans ce village reculé entouré d'une dense végétation, d'arbres géants et de palmiers à huile, à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale, Banjul, Yahya Jammeh a fait construire un imposant palais, plusieurs enceintes sportives, un hôtel et même un zoo.

La vaste demeure, au portail en fer, est surmontée d'un mirador. De l'extérieur, on aperçoit un édifice en forme d'arc de triomphe. Accès et prises de vues interdits, prévient courtoisement mais fermement un responsable de la sécurité, qui conseille d'aller plutôt parler aux habitants

Le portail s'ouvre puis se referme pour laisser passer deux camions chargés de moutons et de boeufs. Sur une portière, on peut lire: "en Yahya Jammeh nous croyons" ou encore "les fermes familiales de Kanilai", ses propriétés personnelles.

"Ce sont des bêtes qui vont dans sa ferme", souffle doucement un garde selon lequel des membres de la famille de l'ancien président, qu'il n'a pas identifiés, se trouvent à l'intérieur.

Avec AFP

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