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Huit policiers tués en Egypte dans une attaque revendiquée par l'EI


Des policiers égyptiens à Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, le 26 juillet 2018.
Des policiers égyptiens à Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, le 26 juillet 2018.

Huit policiers égyptiens ont été tués mercredi dans une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la péninsule du Sinaï, où les jihadistes affrontent depuis plusieurs années les forces de l'ordre.

L'attaque a eu lieu au début de la fête musulmane du Fitr, marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

Elle est également survenue à deux semaines du coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN/21 juin-19 juillet) dans un pays qui entend démontrer qu'il est de nouveau sûr après des années d'instabilité.

Selon le ministère de l'Intérieur, l'attaque a visé le matin un barrage de la police à l'ouest d'Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, et "a fait huit martyrs" parmi les policiers. Trois autres membres des forces de sécurité ont été blessés et hospitalisés, a rapporté une source médicale.

Cinq "terroristes" ont été tués et certains ont pris la fuite, a ajouté le ministère dans un communiqué, précisant que les forces de sécurité étaient aux trousses de ces derniers.

D'après une source de sécurité, deux des cinq assaillants avaient réussi à prendre le contrôle de deux chars de la police avant d'être abattus, l'un par des tirs en provenance d'un avion militaire et l'autre par les forces de sécurité au sol.

- Insurrection -

Actifs depuis plusieurs années dans le Nord-Sinaï, les djihadistes sont passés d'attaques sporadiques à une véritable insurrection après la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

Depuis, des centaines de soldats et policiers ont été tués dans des attaques attribuées à des djihadistes.

L'armée annonce régulièrement la mort de djihadistes présumés sans donner de détails. Au total, environ 650 d'entre eux ont été tués, ainsi que près d'une cinquantaine de militaires égyptiens, depuis février 2018, selon les chiffres officiels.

Aucun bilan de source indépendante n'est disponible. Le Nord-Sinaï est bouclé par l'armée, la presse indépendante n'étant autorisée à y accéder que lors de rares visites organisées par les autorités.

Avec la perte par l'EI de l'intégralité de son "califat" en Irak et en Syrie en début d'année, l'Egypte soupçonne le principal groupe djihadiste actif dans la région, "Ansar Beit al-Maqdis", de vouloir établir un nouveau fief dans le Sinaï.

Il n'existe pas de chiffres fiables, mais de nombreux experts estiment le nombre actuel de combattants à un millier.

"Ansar Beit al-Maqdis" était lié à Al-Qaïda avant de devenir la "Province du Sinaï" de l'EI, lorsqu'il a prêté allégeance à cette organisation ultra radicale en 2014.

Ces dernières années, les attentats se sont multipliés contre les forces de sécurité, mais aussi les civils, notamment les chrétiens, tuant des centaines de personnes.

Certains attentats sont menés de manière anonyme, comme ce fut le cas de l'attaque la plus meurtrière de l'histoire récente de l'Egypte, ayant tué plus de 300 fidèles d'une mosquée du Sinaï fin 2017 et qui n'a pas été revendiquée.

L'attaque de mercredi a eu lieu au début de la fête musulmane du Fitr, marquant la fin du mois de jeûne du ramadan, célébrée mercredi en Egypte.

Frontalière de la bande de Gaza, la région du Nord-Sinaï est défavorisée et essentiellement peuplée de familles bédouines dont les relations avec le pouvoir central sont historiquement tendues.


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