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Elections en RDC: beaucoup d'espoirs et de problèmes à Saké


Un votant consulte les listes électorales. (Katarina Höije / VOA)
Un votant consulte les listes électorales. (Katarina Höije / VOA)

Dans la cour concassée de basalte de l'école Kibancha de Saké, dans l'est de la République Démocratique du Congo, beaucoup d'habitants se pressent devant les listes électorales, pour trouver le numéro de leur bureau de vote. Le soleil tape déjà très fort.

L'urne en plastique est posée sur une chaise en bois dans la salle de classe aux vitres cassées de cette école primaire, située dans le territoire de Masisi, à 30 km de Goma, la capitale du Nord Kivu.

Un problème surgit vite: une vieille dame vient de voter, elle montre un bout de papier sur lequel sont inscrits trois noms pour son choix de président, de député national, et de député régional.

Puis elle se demande si l'agent électoral qui l'a aidé, c'est-à-dire qui a appuyé sur l'écran tactile de la machine à voter à sa place, a bien respecté ses choix.

"La plupart ne savent ni lire ni écrire, ils ne sont pas en mesure de faire leur choix individuellement", regrette le chef de bureau, Didier Muhino Mishasho, directeur adjoint de l'école.

Et d'ajouter: "On demande à un électeur qui a déjà voté de venir les aider". Mais la plupart du temps, ce sont bien des agents électoraux qui votent à la place des vieux et des analphabètes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans un autre centre de vote de Saké, ville entre lac Kivu et montagnes, secouée à chaque rébellion, Arafat qui vient de voter se dit satisfait. "La machine a bien fonctionné, pas de problème", témoigne cet employé des travaux publics.

Mais dans l'école Matcha, surgit un autre problème. Plusieurs femmes, véhémentes, et brandissant leurs cartes d'électrices, se plaignent de n'avoir pas retrouvé leurs noms sur les listes et, donc, de n'avoir pu voter.

- 'Rentrez chez vous '-

"Pourtant, nous nous sommes bien enregistrées dans ce centre mais ils nous disent +Rentrez chez vous, vous n'êtes pas sur la liste+", s'exclame l'une d'elles.

"Il s'agit de fraudes remarquables, une vraie tricherie", assène un candidat à la députation nationale, le numéro 205, Akizimana Sendugu Museveni, qui fut membre de la rébellion du M23.

Et ce soutien de Félix Tshisekedi, l'un des trois favoris à la présidentielle d'ajouter que "les témoins de l'opposition ne peuvent avoir accès aux bureaux".

En fait, les classes de l'école primaire sont petites aussi "les témoins se relaient toutes les 30 minutes à l'intérieur", affirment deux d'entre eux.

Malgré ces problèmes, l'école ne désemplit pas. Mamans abritant leurs bébés portés dans le dos, à l'ombre de parapluies, comme vieilles femmes, patientent en attendant leur tour. Très peu de vieux hommes: les conflits successifs, qui déchirent depuis plus de 20 ans la province du Nord Kivu, n'ont pas fait de quartiers parmi eux.

A la sortie de l'école, près du petit stand "Aux cris du peuple", des partisans de Martin Fayulu, le numéro 4 et grand favori dans la province, sont réunis et préviennent. "Nous voulons le changement nous souffrons trop. Si ce n'est pas lui, on rentre en brousse! (en rébellion)".

Déterminés, ils ont l'intention de rester jusqu'à la fermeture des bureaux. Et l'un d'eux lance : "Ne volez pas le vote du numéro 4!"

Avec AFP

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