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Donald Trump s'affiche en négociateur en chef sur l'immigration


Donald Trump à l'offensive sur la question de l'immigration
Donald Trump à l'offensive sur la question de l'immigration

Le président américain Donald Trump a repris mardi le contrôle de son image en convoquant une grande réunion avec des parlementaires sur l'immigration, tentant de saisir, devant les caméras, le leadership dans ce dossier très sensible.

Le sujet était la régularisation de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis, et dont le statut temporaire accordé sous Barack Obama a été supprimé en septembre.

Le président, la majorité républicaine et l'opposition démocrate sont d'accord pour leur donner des papiers... mais les républicains exigent des contreparties, en premier lieu des crédits pour ériger un mur à la frontière avec le Mexique.

"Cela devrait être une loi d'amour", a lancé M. Trump lors de cette réunion, en présence de sénateurs et de représentants des deux partis.

Fait rare, le dirigeant, apparemment soucieux de montrer qu'il n'a perdu aucune de ses facultés, a laissé les journalistes de la Maison Blanche assister pendant près d'une heure à la rencontre. Ces mêmes journalistes qui couvrent depuis la semaine dernière les propos rapportés dans un livre, "Fire and Fury", s'interrogeant sur l'aptitude du 45e président américain à exercer ses fonctions.

"Je pense que cela peut être fait très rapidement", a dit le dirigeant, regrettant le degré "d'animosité et de haine" entre démocrates et républicains qui pollue selon lui la vie politique américaine depuis de nombreuses années.

Quand M. Trump a abrogé le programme Daca, qui a permis à 690.000 jeunes sans-papiers de travailler et d'étudier en toute légalité, il a donné jusqu'à mars au Congrès pour trouver une solution pérenne pour ces clandestins connus sous le nom de "Dreamers" (Rêveurs).

Mais il a lié toute régularisation à son projet de mur, auquel les démocrates se sont jusqu'à présent opposés fermement, le chantier étant pour eux un symbole xénophobe.

"Nous avons besoin d'un mur", a martelé le milliardaire, tout en jugeant qu'il n'était pas nécessaire qu'il s'étende sur toute la frontière en raison des obstacles naturels (rivières, montagnes).

Outre la réalisation de cette promesse de campagne, M. Trump réclame deux autres contre-parties: la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes, et une réforme de l'immigration légale pour réduire le rapprochement familial.

Démocrates et républicains ont accepté que les négociations se limitent à ces quatre paramètres (Daca, sécurité frontalière, loterie et rapprochement familial), et ils devraient annoncer un calendrier pour parvenir à un vote avant la date-butoir de mars.

- Combien pour le mur ? -

De retour au Capitole, les parlementaires républicains ayant participé à la réunion redoublaient de louanges pour le locataire de la Maison Blanche.

C'était "l'une des réunions les plus extraordinaires auxquelles j'ai jamais assisté dans ma vie", a déclaré le numéro deux de la majorité sénatoriale, John Cornyn.

Pour Lindsey Graham, c'était "la réunion la plus fascinante à laquelle j'ai participé en vingt ans de politique". Et de souligner "l'attitude, le comportement et le désir d'accomplir des choses" de M. Trump.

Les démocrates, qui ont un pouvoir de blocage au Sénat et donc voix au chapitre, étaient moins louangeurs.

Mais ils se sont félicités, sur le fond, que les paramètres de négociation soient désormais précisément définis, ainsi que par les propos conciliateurs du milliardaire sur les Dreamers et son désir annoncé de réformer dans un second temps l'ensemble du système migratoire.

"Le ton était très bon", a dit le chef des démocrates du Sénat, Chuck Schumer. "Mais le diable se cache dans les détails. Il faut que le président reste impliqué".

Ces détails sont encore loin d'être finalisés. Il y a quelques jours, les démocrates dénonçaient le montant réclamé par la Maison Blanche pour financer le mur, 18 milliards de dollars.

Avec AFP

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