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Le bras de fer reprend entre Trump et les démocrates au Congrès


FILE - Surveillance cameras are visible near the U.S. Capitol in Washington.
FILE - Surveillance cameras are visible near the U.S. Capitol in Washington.

Le Congrès américain ouvre sa session 2018 mercredi avec un programme chargé, Donald Trump devant arriver avec la majorité républicaine et l'opposition démocrate à un compromis sur le budget et l'immigration dans les deux semaines.

Première urgence: financer l'Etat fédéral pour éviter une paralysie des administrations. Les parlementaires ont déjà reporté trois fois depuis septembre la date-butoir, maintenant fixée au 19 janvier. Ils devront avant cette date adopter une gigantesque loi de centaines de milliards de dollars couvrant tout le gouvernement, de la Défense à la Santé, afin de terminer l'année budgétaire 2018, soit jusqu'à fin septembre.

La minorité démocrate a son mot à dire: elle peut tout bloquer au Sénat, où une majorité qualifiée des trois cinquièmes, soit 60 voix sur 100, sera requise.

>> Lire aussi : Trump célèbre sur Twitter la fin de sa première année à la Maison Blanche

Et elle a fixé ses conditions pour ne pas mettre à genoux l'administration: une augmentation équivalente des dépenses pour la défense et le reste des dépenses; des hausses conséquentes pour la lutte contre les opiacés et pour la santé; le renouvellement de l'assurance maladie publique pour les enfants (CHIP); et surtout, la régularisation de centaines de milliers de clandestins arrivés enfants aux Etats-Unis.

C'est la principale pierre d'achoppement. Le président américain a abrogé en septembre le programme Daca, qui a permis à 690.000 jeunes sans-papiers de travailler et d'étudier en toute légalité, en donnant jusqu'à mars au Congrès pour trouver une solution pour cette population.

Les républicains sont globalement d'accord pour les régulariser... mais Donald Trump exige en échange le vote de crédits pour construire le mur promis à la frontière avec le Mexique, ainsi que d'autres mesures anti-immigration, dont la fin de ce qu'il appelle "l'immigration en chaîne" (rapprochement familial), la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes, et l'embauche de plus de policiers à la frontière.

Or les démocrates ont longtemps dit qu'ils refuseraient de financer ce mur, symbole pour eux d'une politique xénophobe.

Les quatre leaders du Congrès - républicains et démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat - se réuniront mercredi au Capitole avec deux émissaires de la Maison Blanche pour tenter de sortir de l'impasse.

Donald Trump a envoyé des signaux contradictoires sur ces "Dreamers" qui rêvent de devenir citoyens américains. Il a fait part de sa compassion à leur égard, mais entend également tenir la ligne dure de sa campagne contre l'immigration clandestine.

"Le président a été très clair, il n'y aura pas de +Daca+ sans financement du mur. Le mur doit être construit. Il l'a promis", a redit Kellyanne Conway, conseillère présidentielle, sur Fox News.

Chaque parti s'accuse cependant d'utiliser ces clandestins comme moyens de chantage.

"Le mur n'a aucun sens, c'est jeter l'argent par les fenêtres, et le Mexique ne paiera pas", répond le sénateur démocrate Ben Cardin, sur CNN, rappelant que le candidat Trump avait promis que le Mexique financerait la construction de ce mur.

La marge de manoeuvre de la majorité dans le Congrès de 2018 s'est par ailleurs sensiblement réduite pour la majorité républicaine. Au Sénat, le groupe majoritaire va passer de 52 sièges sur 100 à 51, après une élection partielle perdue par la majorité dans l'Alabama.

Le nouveau sénateur de l'Alabama est un démocrate, du jamais vu depuis 25 ans. Doug Jones prêtera serment mercredi midi, ainsi que Tina Smith, nommée en remplacement du sénateur démocrate du Minnesota Al Franken, qui a démissionné à la suite d'accusations de femmes sur des contacts sexuels et des baisers forcés.

Une fois les urgences du mois de janvier réglées, c'est avec ce Sénat que le locataire de la Maison Blanche devra composer pour ses grands projets de réformes en 2018. Donald Trump a dit plusieurs fois qu'un grand plan d'investissement dans les infrastructures obsolètes du pays pourrait susciter un consensus au Capitole.

Avec AFP

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