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Dispersion de la procession funéraire d’un militant anti-Kabila à Kinshasa


Le cercueil de Rossy Mukendi entouré par les éléments de la police à Kinshasa, RDC, 19 mai 2018. (Facebook/Etienne Kalema)
Le cercueil de Rossy Mukendi entouré par les éléments de la police à Kinshasa, RDC, 19 mai 2018. (Facebook/Etienne Kalema)

Selon les autorités, les forces de l’ordre sont intervenues parce que la procession aurait tenté d’entrer de force dans le parlement. "La police les en a empêchés", a expliqué le commandant de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo.

Un cercueil couvert du drapeau national de la RDC abandonné à même le pavé et entouré par les éléments de la police fortement armés qui sont intervenus à coup de gaz lacrymogène et des tirs en l’air.

Les images en sont largement diffusées sur les réseaux sociaux par ceux qui prenaient part à la procession funéraire de Rossy Mukendi Tshimanga, membre du mouvement citoyen "Collectif 2016" abattu lors d’une manifestation contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

La procession a été, selon des témoins, dispersée à coup de gaz lacrymogène et des tirs en l’air.

Elle venait de sortir de la messe organisée en la mémoire de l’"héro", qualitatif que les opposants au régime de Kinshasa et les membres des mouvements citoyens ont attribué au défunt militant.

Selon les autorités de la police, les agents de l’ordre sont intervenus parce que la procession a tenté d’entrer de force au siège du parlement. "La police les en a empêchés", a expliqué le commandant de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo.

"Celui qui est mort était un enseignant à l’université et c’est notre frère, nous devions quand-même l’enterrer dans la dignité. On ne pouvait pas accepter que son corps soit trimbalé n’importe comment et sans respect à son égard", a déclaré le général Kasongo à un journaliste sur place.

Le numéro un de la police de Kinshasa était personnellement sur le terrain. Il a calmé la situation et permis que la dépouille soit conduite dans le calme au cimetière.

Des milliers de personnes avaient pris d'assaut la cathédrale catholique de Kinshasa pour la messe.

>> Lire aussi : Obsèques d'un militant anti-Kabila près de 3 mois après son assassinat à Kinshasa

Les forces de l’ordre ont arrêté net le cortège qui accompagnait le mort au cimetière en scandant des slogans contre le régime, rapportent des journalistes sur place

"Le peuple gagne toujours", est l’un des slogans repris en refrain.

Rossy Mukendi, 36 ans est mort le 25 février atteint par des coups de balles tirées par la police, selon ses proches, dans une paroisse de Kinshasa lors d’une manifestation appelée par le Comité laïc de coordination (CLC), une structure reconnue par l’église du Congo.

Sa famille se plaignait jusque-là d’être maintenue à l’écart de la dépouille du défunt, gardée à la morgue par les services de sécurité "pour raisons d’enquête", selon la police.

La famille a finalement pu récupérer le corps et prévoit des obsèques ce week-end.

>> Lire aussi : Funérailles de l'activiste tué lors des manifestations à Kinshasa

Le CLC a récemment fait savoir qu’elle rompait la trêve et reprenait avec des manifestations après une période d’observation.

Une quinzaine de personnes, parmi lesquelles Rossy Mukendi, sont mortes lors des marches tenues à l’initiative des laïcs catholiques.

Le CLC a organisé sa première marche le 31 décembre 2017 pour demander au président Kabila de s'engager publiquement à quitter le pouvoir.

Deux autres marches ont eu lieu les 21 janvier et 25 février, toutes interdites par les autorités.

>> Lire aussi : Une ONG demande aux autorités de restituer le corps d'un opposant en RDC

Un meeting de l'opposition a été autorisé et s'est déroulé fin avril dans le calme pour la première fois depuis septembre 2016 en RDC.

Des élections sont prévues le 23 décembre pour organiser le départ du président Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.

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