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Discussions Etats unis-Mexique sur l'immigration face à la menace de taxes américaines


Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador s'est déclaré "optimiste" sur la conclusion d'un accord avant la date fixée par son homologue américain pour l'entrée en vigueur des droits de douane.
Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador s'est déclaré "optimiste" sur la conclusion d'un accord avant la date fixée par son homologue américain pour l'entrée en vigueur des droits de douane.

Le Mexique espère parvenir à un accord avec les Etats-Unis lors de discussions sur l'immigration prévues mercredi à Washington afin d'éviter que le président américain Donald Trump mette à exécution sa menace d'imposer des droits de douane sur tous les produits mexicains importés.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à Londres dans le cadre de sa visite d'Etat au Royaume-Uni, Donald Trump a répété mardi qu'il entendait percevoir dès lundi prochain des tarifs douaniers de 5% sur toutes les importations en provenance du Mexique si celui-ci ne réduisait pas le flux de migrants clandestins se présentant à la frontière avec les Etats-Unis.

Ces taxes douanières, avait annoncé Trump jeudi dernier, seront progressivement relevées jusqu'à 25% au 1er octobre prochain et en vigueur tant que Mexico n'aura pas pris des mesures plus efficaces pour retenir les migrants d'Amérique centrale se déplaçant en "caravanes" vers les Etats-Unis afin d'y demander l'asile.
Il s'agit d'un nouveau front ouvert dans les conflits commerciaux qui opposent les Etats-Unis à leurs principaux partenaires, après un regain de tensions avec la Chine depuis que le président américain a décidé début mai de relever les droits de douane prélevés sur 200 milliards de dollars de produits chinois.

Face à cette menace, une délégation mexicaine menée par le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard s'est rendue à Washington pour des discussions avec des représentants américains.

Une réunion est prévue mercredi à la Maison blanche en la présence du vice-président des Etats-Unis Mike Pence, a annoncé la présidence américaine, tandis que Donald Trump poursuivra son séjour en Europe pour assister notamment à la commémoration jeudi du 75e anniversaire du débarquement.

Plusieurs élus au sein même du Parti républicain ont fait part à la Maison blanche de leur réticence, le chef de file de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, prévenant que les droits de douane que veut imposer Donald Trump au Mexique ne bénéficiaient que de "peu de soutien".

La menace de Trump a secoué les places financières et jeté une ombre sur le nouvel accord trilatéral de libre-échange que les Etats-Unis et le Mexique étaient sur le point de finaliser avec le Canada.

"SOLUTION JUDICIEUSE"

Depuis Londres, le président républicain a déclaré mardi qu'il serait "stupide" de la part des élus de son parti au Congrès de tenter de bloquer son initiative.

Puis, évoquant la réunion prévue à Washington, il a dit privilégier l'hypothèse qu'elle ne permette pas d'empêcher l'instauration des tarifs douaniers, soulignant l'"invasion" de migrants clandestins à laquelle font face les Etats-Unis.

Mexico a dit qu'il entendait présenter mercredi aux responsables américains une proposition sur l'immigration qui devrait servir de base aux discussions.

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador s'est déclaré "optimiste" sur la conclusion d'un accord avant la date fixée par son homologue américain pour l'entrée en vigueur des droits de douane.

S'exprimant lors d'un événement à Miami, le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a dit espérer qu'une "solution judicieuse" soit trouvée face à la crise à la frontière mexicaine et pour minimiser les répercussions économiques.

Le Mexique interpelle aujourd'hui deux fois plus de migrants qu'il y a un an, trois fois plus qu'en janvier, quand le nouveau gouvernement mis en place par Lopez Obrador avait commencé à délivrer les visas aux migrants originaires d'Amérique centrale, en tablant sur le fait qu'ils resteraient au Mexique, ce qui ne s'est pas produit.

La plupart ont au contraire continué leur chemin vers les Etats-Unis et le gouvernement mexicain, sous la pression de Washington, a changé de stratégie. Le mois dernier, le nombre d'arrestations a connu un pic à plus de 20.000.

Des représentants américains affirment que le système d'immigration américain est dépassé par l'arrivée de milliers de migrants, notamment car les installations aux frontières ne sont suffisantes pour accueillir ces migrants venus pour la plupart avec des enfants.

Avec Reuters

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