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Les Mexicains doivent "reprendre le contrôle" de leur pays aux mains des "cartels", selon Trump


Des migrants dans un camion dans l'Etat de Oaxaca, au Mexique, le 19 février 2015.
Des migrants dans un camion dans l'Etat de Oaxaca, au Mexique, le 19 février 2015.

Donald Trump a repris vendredi ses attaques contre le Mexique en exigeant qu'il sévisse également contre le trafic de drogue, au lendemain de son annonce surprise d'une augmentation des droits de douane sur les produits importés de ce pays afin de contraindre Mexico à agir contre les clandestins.

"Mexico doit reprendre le contrôle de son pays aux mains des barons de la drogue et des cartels. Les droits de douane vont arrêter les drogues aussi bien que les clandestins!", a-t-il écrit sur Twitter.

Le dirigeant américain a assuré que 90% des stupéfiants inondant les Etats-Unis transitaient pas le Mexique et franchissaient la frontière mexicaine.

Selon M. Trump, 80.000 personnes sont mortes l'an dernier et la vie d'un million d'autres a été "détruite" en raison de cette situation.

"Cela dure depuis de nombreuses années et rien n'a été fait contre. Nous enregistrons un déficit commercial de 100 milliards de dollars avec le Mexique. Il est grand temps!", a tweeté Donald Trump.

Face à l'attaque de Donald Trump, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a cherché à éviter toute escalade, assurant vouloir user de "beaucoup de diplomatie". Il avait déjà, la veille, appelé au dialogue, indiquant ne pas vouloir d'une "confrontation".

Tout en estimant que les "mesures coercitives ne conduisaient à rien de bon", il a affirmé que le geste de Washington ne remettait pas en cause la ratification du nouvel accord de libre-échange nord-américain entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (AEUMC), dont le processus avait été lancé le jour même de l'offensive douanière par le gouvernement américain.

"Nous faisons le boulot" pour stopper le flux de migrants centraméricains, a défendu M. Lopez Obrador lors de sa conférence de presse quotidienne.

"Nous avons rapatrié dans leur pays des migrants comme jamais auparavant (...) Nous voulons que le président américain en soit informé", a-t-il expliqué. "Nous ne sommes pas restés les bras croisés".

Il a indiqué avoir envoyé une délégation à Washington pour expliquer et défendre son plan d'action pour freiner l'immigration.

Le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard était attendu vendredi à Washington pour ouvrir des "discussions".

"Ce traitement réservé au Mexique est injuste et ne fait aucun sens économiquement", a-t-il estimé, rappelant que le Mexique était le premier partenaire économique des Etats-Unis.

Désespoir

Depuis octobre, des dizaines de milliers de Centraméricains -- venus du Honduras, du Guatemala et du Salvador principalement -- traversent le Mexique dans l'espoir de se rendre aux Etats-Unis, parfois en groupes.

En mars et en avril, le nombre de migrants interpellés après avoir traversé illégalement la frontière américaine a dépassé le seuil des 100.000 personnes, selon la police américaine.

"Nous voulons aussi que (Donald Trump) comprenne qu'il s'agit d'un problème socio-économique", a insisté M. Lopez Obrador. "Beaucoup abandonnent leur village par désespoir en raison du manque de travail et à cause de la violence."

Il a souligné que des enfants, "parfois seuls", figuraient parmi ces migrants et que son gouvernement les traitait en veillant au respect des droits humains.

Face à cet afflux, et alors que la frontière entre le Mexique et le Guatemala reste très poreuse, le gouvernement mexicain a récemment mis en place un visa humanitaire limité aux seuls Etats du sud du pays. Il remplace peu à peu le visa qui permettait jusqu'alors aux migrants de circuler librement dans tout le pays et leur permettait de gagner la frontière américaine.

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