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Discussions de paix à Zanzibar entre l'Ethiopie et une rébellion oromo


Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

Le gouvernement éthiopien et l'Armée de libération oromo (OLA) ont entamé mardi de premières discussions à Zanzibar, île semi-autonome de Tanzanie, a annoncé un porte-parole de cette rébellion active dans la région de l'Oromia, la plus vaste et peuplée d'Ethiopie.

"Des négociations ont commencé ce (mardi) matin à Zanzibar. Ces discussions initiales visent à poser les fondations pour des discussions plus approfondies dans un futur très proche", a déclaré à l'AFP Odaa Tarbii. "Le but pour le moment est de créer un climat de confiance et de clarifier les positions" des parties, a-t-il ajouté, précisant que "les gouvernements de Norvège et du Kenya servent de médiateurs".

Ces deux gouvernements n'ont pu être contactés dans l'immédiat. Sollicitées par l'AFP, les autorités fédérales éthiopiennes n'ont pas répondu dans l'immédiat. Aucun détail n'a été communiqué jusqu'ici sur ces négociations annoncées de façon inattendue dimanche par le Premier ministre éthiopien.

M. Abiy a fait cette annonce lors d'une cérémonie d'hommage aux acteurs et parrains du processus de paix en cours au Tigré, région du Nord de l'Ethiopie où un accord de paix signé le 2 novembre a mis fin à deux ans de conflit entre le gouvernement éthiopien et les autorités régionales entrées en rébellion.

Le gouvernement de Tanzanie a confirmé mardi avoir "accepté d’accueillir" ces négociations à la demande des rebelles oromo.Certains participants "sont arrivés depuis hier en Tanzanie, d'autres arrivent aujourd'hui et ils poursuivront leurs discussions", a déclaré à la presse la ministre tanzanienne des Affaires étrangères Stergomena Tax.

L'OLA "officielle" combat le gouvernement fédéral éthiopien depuis sa scission en 2018 avec l'historique Front de libération Oromo (OLF) qui a renoncé cette année-là à la lutte armée. Elle a donné naissance à une nébuleuse de groupes armés se réclamant d'elle mais avec lesquels les liens sont lâches.

Evalués à quelques milliers d'hommes en 2018, les effectifs de l'OLA ont largement augmenté ces dernières années, même si les observateurs l'estiment insuffisamment organisée et armée pour représenter une réelle menace pour le pouvoir fédéral.

La situation en Oromia, région qui enserre la capitale fédérale Addis Abeba, est extrêmement confuse: s'y mêlent luttes politiques internes à la région, litiges territoriaux et animosités entre communautés. L'Oromia a été ces dernières années le théâtre de massacres ethniques - aux auteurs pas clairement identifiés particulièrement dans les Wollegas, zone reculée de l'extrême ouest où ils visent principalement le groupe amhara, minoritaire dans la région.

L'OLA a été à plusieurs reprises accusée par le gouvernement de M. Abiy d'être responsable de ces massacres, ce qu'elle rejette systématiquement. Le gouvernement est de son côté accusé de mener une répression aveugle qui alimente le ressentiment des Oromos peuple le plus nombreux d'Ethiopie contre le pouvoir fédéral à Addis Abeba.

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