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En Somalie, le chef de l'ONU demande un "soutien international massif"


L'arrivée du secrétaire général de l'ONU en Somalie intervient alors que le pays est en proie à une sécheresse calamiteuse.
L'arrivée du secrétaire général de l'ONU en Somalie intervient alors que le pays est en proie à une sécheresse calamiteuse.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "sonné l'alarme" et appelé à un "soutien international massif" mardi pour aider la Somalie, menacée par une sécheresse historique et potentiellement très meurtrière et fragilisée par une insurrection islamiste.

M. Guterres est arrivé dans la matinée à Mogadiscio, capitale de ce pays de la Corne de l'Afrique, pour une "visite de solidarité" à l'occasion du mois de Ramadan.

"Je suis également ici pour tirer la sonnette d'alarme sur le besoin d'un soutien international massif: un soutien international massif en raison des difficultés humanitaires auxquelles le pays est confronté, un soutien humanitaire massif lié au renforcement des capacités sécuritaires en Somalie et un soutien humanitaire massif pour la stabilisation et le développement du pays", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud.

Ce dernier a salué cette visite, qui "témoigne que les Nations unies sont pleinement engagées à soutenir nos plans de construction de l'État et de stabilisation du pays". La venue de M. Guterres, qui s'était déjà rendu en Somalie en mars 2017, intervient alors que le pays fait face à une sécheresse désastreuse, la pire en quatre décennies.

Cinq saisons des pluies avortées consécutives dans certaines parties de la Somalie, ainsi qu'au Kenya et en Ethiopie, ont anéanti bétail et cultures et forcé au moins 1,7 million de personnes à quitter leur foyer en quête d'eau et de nourriture.

Selon une étude publiée en mars par le ministère somalien de la Santé, l'Organisation mondiale de la Santé et l'agence onusienne Unicef, entre 18.100 et 34.200 personnes pourraient mourir des conséquences de la sécheresse en Somalie au cours des six premiers mois de cette année.

L'ONU a lancé un appel pour une aide humanitaire de 2,6 milliards de dollars pour la Somalie. Le chef de l'ONU a exhorté "les donateurs et la communauté internationale à intensifier leur soutien pour financer d'urgence le plan de réponse humanitaire 2023 qui n'est actuellement financé qu'à 15%".

"Paix et sécurité"

Environ la moitié de la population somalienne aura besoin d'aide humanitaire cette année, avec 8,3 millions de personnes touchées par la sécheresse, selon les Nations unies.

La Somalie a déjà été frappée en 2011 par une famine qui a causé la mort de 260.000 personnes, dont plus de la moitié d'enfants de moins de six ans. En 2017, une nouvelle catastrophe avait été évitée grâce à la mobilisation rapide de la communauté internationale.

M. Guterres doit rencontrer différents acteurs politiques et également se rendre dans un camp de déplacés, selon des médias locaux.

Le chef de l'ONU et le président somalien ont également "discuté des efforts précieux du gouvernement pour lutter contre le terrorisme et faire progresser la paix et la sécurité pour tous", a-t-il souligné. Une référence au combat mené par le gouvernement, soutenu par la communauté internationale, contre les islamistes radicaux shebab, un groupe affilié à Al-Qaïda qui mène depuis 2007 une insurrection sanglante.

Opérations militaires

Revenu au pouvoir en mai 2022, Hassan Cheikh Mohamoud a déclaré une "guerre totale" aux shebab et envoyé en septembre des troupes pour soutenir des milices claniques locales qui se sont soulevées contre eux dans le centre du pays.

Ces derniers mois, l'armée et ces milices connues sous le nom de "macawisley" ont repris aux shebab de larges pans de territoire, dans une opération appuyée par la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) et des frappes aériennes américaines.

Le gouvernement a affirmé fin mars que plus de 3.000 combattants shebab avaient été tués depuis le début de l'offensive. Et selon le ministère de l'Information, 70 villes et villages ont été "libérés" des rebelles. Ces informations sont impossible à vérifier de manière indépendante.

Malgré ces revers, les shebab ont régulièrement mené des attentats meurtriers, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes des cibles civiles, politiques et militaires malgré les avancées du gouvernement.

Dans un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU en février, Antonio Guterres avait affirmé que 2022 avait été l'année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017, en grande partie à cause des attaques des shebab.

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