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Des séparatistes disent avoir enlevé le sous-préfet disparu au Cameroun


Des soldats patrouillent à Bafut dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun le 16 novembre 2017.
Des soldats patrouillent à Bafut dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun le 16 novembre 2017.

L'armée camerounaise a déclaré lundi poursuivre ses recherches dans la zone de Batibo, dans la région anglophone du Nord-Ouest théâtre d'un mouvement séparatiste anglophone, pour retrouver le sous-préfet local dont on est sans nouvelles depuis la veille et que des sécessionnistes armés ont affirmé avoir enlevé.

Les forces de sécurité recherchaient toujours lundi soir M. Namata Diteng, a indiqué à l'AFP le colonel Didier Badjeck, porte-parole de l'armée.

Le sous-préfet est porté disparu depuis que sa voiture ait été retrouvée brûlée dimanche matin à Batibo, avant le défilé de la fête de la Jeunesse qu'il devait présider et qui, de fait, ne s'est pas tenue, selon le député de Batibo présent sur place, Joseph Mbah-Ndam.

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"On a constaté que la voiture du sous-préfet a été emportée et brûlée par des inconnus dans un endroit isolé. Je ne sais pas s'il a été effectivement enlevé ou alors s'il a pu s'enfuir", avait déclaré dimanche à l'AFP le député du premier parti d'opposition, le Social Democratic Front (SDF), et vice-président de l'Assemblée nationale.

Dimanche soir, le leader d'une branche armée du mouvement séparatiste de la minorité anglophone, l'Ambazonian Defence Forces (ADF), a affirmé sur les réseaux sociaux que ses éléments avaient "capturé" le sous-préfet.

"Vous tuez mon peuple, nous vous poursuivrons jusqu'aux portes de l'enfer", a posté M. Lucas Cho Ayaba, qui est le chef de l'un des groupes armés séparatistes qui s'est formé dans l'ouest camerounais et qui entend "lutter contre le colon" camerounais.

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De nombreux appels à "tuer le prisonnier" en représailles aux "exactions de l'armée coloniale" ont été postés dimanche et lundi sur les réseaux sociaux par des séparatistes.

Le porte-parole de l'armée camerounaise a ajouté par téléphone à l'AFP que 23 assaillants ont été tués par les forces de sécurité dimanche à Kembong (Sud-Ouest) dans l'attaque qui a coûté la vie à trois gendarmes camerounais.

De même, une attaque de séparatistes a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi au poste de gendarmerie d'Ekok, toujours dans le Sud-Ouest, à la frontière avec le Nigeria, selon la même source. Des éléments du Bataillon d'intervention rapide (BIR) et de l'armée camerounaise ont "mis en déroute les assaillants".

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"Une quinzaine de terroristes" ont été interpellés lundi matin lors d'une "opération de ratissage" à Ekok, selon le colonel Badjeck, qui a ajouté que "malgré les troubles, les jeunes des régions anglophones ont défilé partout pour la fête de la Jeunesse" dimanche.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest regroupent les habitants anglophones du Cameroun, soit 20% de la population. Elles sont secouées depuis plus d'un an par une profonde crise socio-politique, qui s'est peu à peu muée en conflit armé de basse intensité.

Avec AFP

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