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Des ONG dénoncent les "prétendus couloirs humanitaires" du régime syrien et son allié russe


Un homme regarde un hélicoptère russe qui a été détruit par les rebelles syriens dans la province de Idlib, Syrie, le 1er août 2016.
Un homme regarde un hélicoptère russe qui a été détruit par les rebelles syriens dans la province de Idlib, Syrie, le 1er août 2016.

Une quarantaine d'ONG ont dénoncé mercredi les "prétendus couloirs humanitaires" mis en place par le régime syrien et son allié russe autour des quartiers rebelles assiégés d'Alep, une proposition "consternante" et "inadéquate".

"La proposition conjointe de la Russie et de la Syrie, visant à établir de prétendus couloirs humanitaires à l'est d'Alep, est totalement inadéquate sur le plan humanitaire", ont déclaré 39 ONG syriennes, régionales et internationales, dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Nous sommes consternés par cette proposition (...). Une vraie opération humanitaire ne devrait pas contraindre la population d'Alep à choisir entre fuir vers ses assaillants ou rester dans une zone assiégée sous des bombardements continus", estiment ces organisations, parmi lesquelles plusieurs poids lourds de l'aide internationale (Care, Christian Aid, GOAL, Oxfam, Save the Children, Tearfund, International Rescue, World Vision...).

Deuxième ville du pays, Alep est partagée depuis mi-2012 entre les quartiers ouest contrôlés par le gouvernement de Damas et l'est tenu par les rebelles. Ces zones insurgées sont totalement encerclées depuis le 17 juillet par les forces pro-régime, faisant redouter une catastrophe humanitaire pour les quelque 250.000 personnes qui y vivent encore.

Depuis le week-end, des groupes rebelles ont lancé une vaste offensive pour briser l'étau, ralentie par les intenses et meurtriers bombardements de l'aviation russe.

La semaine dernière, Moscou avait annoncé l'ouverture de ces "corridors humanitaires" pour les civils et les rebelles qui se rendraient. Seules quelques familles se sont apparemment risquées pour le moment dans ces corridors, qui ont donné lieu à une intense propagande entre les médias du régime et l'opposition dénonçant des "couloirs de la mort".

"Tant que les bombardements et les combats continueront, et en l'absence de véritables mesures de restauration de confiance, les civils ne peuvent légitimement pas croire en la sécurité de ces +couloirs humanitaires+", poursuit le communiqué des 39 ONG.

"Nous demandons que des mesures soient mises en place par l'ONU afin d'assurer la sécurité et la protection des personnes qui décident d'évacuer la zone", ajoute le texte.

"Une telle offre de +passage sécurisé+ ne doit en aucun cas laisser croire que les civils qui resteront à Alep deviennent de fait des cibles légitimes", soulignent ces organisations, pour qui la proposition russo-syrienne "laisse présager un risque important" pour les habitants des quartiers assiégés.

"Si la Russie est sincère dans ses intentions (...), elle doit soutenir l'appel de l'ONU pour la mise en place immédiate d'une trêve humanitaire de 48 heures par semaine, afin de permettre un accès humanitaire sans entrave et sécurisé", ajoutent les ONG, qui appellent à la "fin immédiate des attaques honteuses et inacceptables des hôpitaux et des cibles civiles" utilisées "comme tactique de guerre".

Avec AFP

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