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Washington rassemble sa coalition anti-EI sous pression des attentats


 La Congresswoman Frederica Wilson parle pour une conférence de presse pour les deux ans de capture des Chiboks Girls, devant le Capitole à Washington DC aux Etats Unis le 14 avril 2016. (VOA / Maylis Haegel)
La Congresswoman Frederica Wilson parle pour une conférence de presse pour les deux ans de capture des Chiboks Girls, devant le Capitole à Washington DC aux Etats Unis le 14 avril 2016. (VOA / Maylis Haegel)

Après deux ans de lutte contre l'Etat islamique, les Etats-Unis battent mercredi et jeudi le rappel de leur coalition militaire internationale, réunie à Washington, alors que le groupe jihadiste multiplie les attentats dans le monde.

Car si l'EI a perdu du terrain en Irak et en Syrie, il a revendiqué ces dernières semaines de terribles attaques à Nice, Istanbul, Bagdad ou Dacca qui ont fait des centaines de morts et de blessés.

Ces attentats "seront évidemment une préoccupation première dans les discussions", a déclaré Brett McGurk, l'émissaire spécial du président américain Barack Obama auprès de la coalition.

Pendant deux jours, le secrétaire d'Etat John Kerry et le ministre de la Défense Ashton Carter vont accueillir une quarantaine de leurs homologues, notamment les Français Jean-Marc Ayrault et Jean-Yves Le Drian, dont le pays vient d'être frappé.

Faisant écho aux déclarations du Premier ministre français Manuel Valls qui a prédit "d'autres attentats" et "d'autres innocents tués", M. McGurk a aussi prévenu lors d'une conférence téléphonique que "personne ne pouvait dire que ces attaques allaient s'arrêter".

"Malheureusement, je pense que nous allons en voir d'autres", a déploré le diplomate américain.

M. McGurk a estimé que la coalition, qui a mené près de 14.000 frappes en deux ans, "réussissait sur le terrain". Mais il a concédé qu'il restait "encore beaucoup de travail" pour démanteler les réseaux jihadistes dans le monde.

- L'EI 'pas hors-jeu' -

De fait, pour l'expert Michael Weiss, "l'EI est à la peine, mais pas hors-jeu".

L'organisation ultraradicale "a perdu sa capacité à conserver de grands pans de territoire, mais elle n'a pas perdu sa capacité à mener des attaques (...) opportunistes", résume ce spécialiste du cercle de réflexion Atlantic Council à Washington.

Selon Washington, l'EI a perdu en Irak et en Syrie respectivement près de 50% et de 20% à 30% des territoires conquis à son apogée en 2014.

En Irak, après la reconquête du bastion sunnite de Fallouja par les forces irakiennes, la coalition à Mossoul en ligne de mire et veut passer à la vitesse supérieure.

"Nous allons renforcer les moyens de la coalition", a assuré mardi soir à Paris M. Valls. Le porte-parole américain de la coalition Peter Cook a lui aussi réclamé que "l'effort s'accélère" contre l'EI.

Mais l'expert Michael Weiss doute que Mossoul et Raqa, la "capitale" de l'EI en Syrie, soient "reprises" avant la fin de l'administration Obama en janvier.

En Syrie, où la guerre a fait plus de 280.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée à Londres, a affirmé mardi que près de 60 civils, dont des enfants, avaient péri dans des raids de la coalition près d'un village tenu par l'EI dans la province d'Alep.

John Kerry revient tout juste de Moscou, où il s'est mis d'accord avec le pouvoir russe sur une coopération accrue entre les deux puissances pour tenter de sauver la trêve et lutter contre les jihadistes.

Les "mesures concrètes" adoptées par la Russie et les Etats-Unis n'ont pas été divulguées afin de poursuivre le "travail de l'ombre" vers la paix, selon les mots du chef de la diplomatie américaine, qui ne cesse de prôner le dialogue avec Moscou, allié du président syrien Bachar al-Assad.

- Deux milliards de dollars pour l'Irak -

La coalition parlera aussi de l'après-EI.

En particulier pour l'Irak, qui fait l'objet mercredi d'une conférence distincte de donateurs. Les Etats-Unis, le Japon, le Canada, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Koweït comptent obtenir deux milliards de dollars de promesses de dons, selon des diplomates américains.

De fait, Bagdad a besoin d'argent pour que des réfugiés retournent dans les zones reconquises et pour reconstruire le pays. "Le moment est venu d'aider l'Irak pour l'après libération", a plaidé mardi à Washington son ministre des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari en invoquant l'esprit du plan Marshall.

Les forces irakiennes ont repris Fallouja et ont avancé dans la vallée du Tigre vers Mossoul. Elles ont reconquis la base aérienne de Qayyarah, à une soixantaine de kilomètres au sud de la ville, qui sera un "tremplin vital" pour l'offensive sur Mossoul, selon des militaires américains.

Washington a aussi annoncé l'envoi de centaines de soldats américains supplémentaires en Irak pour aider l'armée gouvernementale à combattre l'EI et reprendre Mossoul. Les Etats-Unis compteront alors plus de 4.600 militaires dans ce pays, dont ils s'étaient retirés militairement fin 2011.

Avec AFP

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