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Des "forces non constitutionnelles" à la tête de l'Algérie, accuse un parti au pouvoir


Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rencontré le Premier ministre français à sa résidence lors d'une visite officielle à Zeralda, le 10 avril 2016.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rencontré le Premier ministre français à sa résidence lors d'une visite officielle à Zeralda, le 10 avril 2016.

Un membre influent du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du Front de libération nationale (FLN) au pouvoir en Algérie, a jeté un pavé dans la mare en déclarant mardi soir que l'Algérie avait été dirigée ces dernières années par des "forces non constitutionnelles".

"Il y a des forces non constitutionnelles qui sont partout. L'Algérie a été dirigée par ces forces durant au moins ces cinq, six ou sept dernières années", a dit Seddik Chihab à la chaîne privée El Bilad, alors que le président Abdelaziz Bouteflika est confronté à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir.

Seddik Chihab assure ne pas savoir qui décide "réellement" à la présidence.

Porte-parole du RND, dirigé par l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a soutenu la candidature de M. Bouteflika à un 5e mandat, il affirme que son parti s'est "trompé" et a manqué de "perspicacité".

Et un à un les soutiens de la présidence quittent le navire, dont trois importantes associations liées à la guerre d'indépendance qui ont pris leurs distances après le second vendredi de manifestations à travers le pays.

M. Bouteflika (82 ans), affaibli par les séquelles d'un AVC depuis 2013, a finalement renoncé le 11 mars à briguer un 5e mandat face à une contestation qui ne faiblit pas depuis le 22 février.

Mais il a prolongé de fait son actuel mandat au-delà de son expiration le 28 avril, en repoussant la présidentielle -initialement prévue le 18 avril- jusqu'à l'issue d'une prochaine Conférence nationale chargée de réformer le pays et d'élaborer une nouvelle Constitution.

Une décision qui a été très majoritairement rejetée par la rue vendredi, le 4e consécutif de manifestations monstres à travers l'Algérie pour réclamer le départ du pouvoir de M. Bouteflika, de son entourage et du "système" au pouvoir.

Dans un communiqué reçu par l'AFP, le RND estime que M. Chihab a été "provoqué " par l'animateur et qu'il a "perdu la maitrise de ses nerfs".

Le RND rappelle à ses militants qui "ont été nombreux à se poser des questions" à l'issue de cette interview que la position de ce parti au pouvoir est celle fixée par son chef M. Ouyahia et la lettre adressée aux militants.

Lundi M. Ouyahia estimait dans cette lettre qu'il fallait "satisfaire dans les meilleurs délais les demandes pacifiques de notre peuple pour prémunir notre pays de toute dérive".

Il rappelait néanmoins que le RND a "toujours été en première ligne" pour "soutenir" M. Bouteflika.

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