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Des astronomes révèlent une image du trou noir au centre de notre galaxie, Sagittarius A*

Première image de Sagittarius A*, trou noir supermassif au centre de la Voie lactée, prise par le réseau de télescopes Event Horizon (EHT). La vue capture la lumière courbée par la puissante gravité du trou noir, qui est quatre millions de fois plus massif que notre Soleil.

Une équipe d'astronomes internationale a dévoilé la première image du trou noir supermassif au coeur de la Voie lactée, Sagittarius A*, trois ans après la première photo d'un trou noir dans la lointaine et gigantesque galaxie M87.

L'existence de Sagittarius A* a été détectée en 1974 grâce à une source radio inhabituelle au coeur de notre galaxie. Ce trou noir a une masse d'environ quatre millions de soleils et se trouve à 27.000 années lumière de la Terre.

Des chiffres pouvant paraître impressionnants mais qui sont toutefois bien en deçà des caractéristiques de M87*, observé en 2019, de six milliards de masses solaire dans la galaxie Messier 87, à 55 millions d'années lumière de la Terre.

En comparaison, notre trou noir supermassif paraît tout petit.

"Ce résultat fournit des preuves que l'objet est en effet un trou noir et donne des indices précieux sur le fonctionnement de ces géants, dont on pense qu'ils résident au centre de la plupart des galaxies", a annoncé le Event Horizon Telescope (EHT), réseau scientifique mondial qui combine les observations de huit radiotélescopes.

Une tâche qui n'est cependant pas des plus aisées, car il faut un ciel limpide et des conditions atmosphériques quasiment identiques en tout lieu du réseau au même moment, à la nanoseconde près, pour parvenir à un résultat optimal.

Une fois ces conditions réunies, ces observatoires radio-astronomiques reliés entre eux peuvent ensemble produire le résultat d'un télescope virtuel qui ferait 10.000 kilomètres de diamètre... autrement dit, de la taille de la Terre!

Illustration conceptuelle d'un artiste de la NASA montrant un trou noir supermassif.
Illustration conceptuelle d'un artiste de la NASA montrant un trou noir supermassif.

L'étape de la comparaison

L'image du trou noir Sagittarius A* a été présentée ce jeudi 12 mai lors d'une conférence de presse à Garching en Allemagne, par le directeur du projet EHT, Huib Jan Van Langevelde.

Il est impossible de voir un trou noir, mais le gaz incandescent qui l'entoure révèle une région centrale sombre entourée d'une structure brillante en forme d'anneau, une zone que les astronomes appellent l'horizon des événements. La prise de vue "capture la lumière courbée par la puissante gravité du trou noir", explique le EHT.

Geoffrey Bower de l'Institut d'astronomie et d'astrophysique Academia Sinica à Taipei, avoue avoir été stupéfait "de voir à quel point la taille de l'anneau correspond aux prédictions de la théorie de la relativité générale d'Einstein".

Les résultats de l'équipe EHT, publiés par The Astrophysical Journal Letters, montrent clairement que les seuls deux trous noirs photographiés jusqu'ici, Sagittarius A* et M87*, se ressemblent remarquablement, malgré leur grande différence de masse.

Vue d'artiste du système Cygnus X-1, avec un trou noir de masse stellaire en orbite autour d'une étoile à 7 200 années-lumière de la Terre.
Vue d'artiste du système Cygnus X-1, avec un trou noir de masse stellaire en orbite autour d'une étoile à 7 200 années-lumière de la Terre.

L'art de figer le mouvement

Chose étonnante mais compréhensible, la prise de vue a été nettement plus difficile pour Sagittarius A* que pour M87*, qui est pourtant beaucoup plus éloigné de la Terre.

Chi-kwan Chan du Data Science Institute de l'Université d'Arizona explique que "le gaz à proximité des trous noirs se déplace à la même vitesse -presque aussi rapidement que la lumière- autour de Sagittarius A* et M87*.

S'il peut mettre des semaines à orbiter autour du plus gros trou noir, M87*, il complète une orbite en quelques minutes seulement autour du plus petit, Sagittarius A*. En somme, le déplacement rapide du gaz explique la difficulté d'observation.

Les chercheurs ont dû ainsi développer de nouveaux outils sophistiqués qui rendent compte du mouvement du gaz, précise l'EHT, soulignant que M87* était une cible plus facile car plus stable.

Par ailleurs, Sagittarius A*, de par son ancienneté, engloutit très peu de matière contrairement à M87*, qui est très actif, a expliqué lors de la conférence en Allemagne Sara Issaoun du Centre d'astrophysique de Harvard.

Rendu d'artiste d'un événement de perturbation des marées à 1,7 milliard d'années-lumière de la Terre. La libération d'énergie gravitationnelle, lorsque les débris de l'étoile sont accrétés par le trou noir, conduit à une éruption dans la lumière optique de la galaxie.
Rendu d'artiste d'un événement de perturbation des marées à 1,7 milliard d'années-lumière de la Terre. La libération d'énergie gravitationnelle, lorsque les débris de l'étoile sont accrétés par le trou noir, conduit à une éruption dans la lumière optique de la galaxie.

Les miracles de la collaboration

Un tel résultat a été possible grâce à cinq années de collaboration de plus de 300 chercheurs de 80 instituts du monde entier.

Les scientifiques de EHT ont commencé à utiliser les nouvelles données pour tester des théories sur le comportement du gaz autour des trous noirs supermassifs. Un processus qui joue probablement un rôle clé dans la formation et l'évolution des galaxies, selon les chercheurs.

Ce travail devrait surtout leur permettre d'avancer dans les tests de comportement de la gravité dans ces environnements extrêmes de l'Univers et d'observer les déformations de l'espace-temps.

L'expansion du réseau EHT continue, se réjouissent les astrophysiciens, soulignant que d'importantes mises à niveau technologiques sur le téléscope virtuel géant permettront "de partager des images encore plus impressionnantes ainsi que des films de trous noirs dans un avenir proche".

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En Afrique, l'industrie spatiale pour le développement et contre le jihadisme

ARCHIVES - Décollage d'une fusée Falcon 9 de SpaceX à la base aérienne de Vandenberg, en Californie, aux États-Unis, le 22 mai 2018.

Le marché de l'espace sur le continent africain rapportera 20 milliards de dollars en 2024, mais bénéficiera aux entreprises étrangères, selon une étude.

L'Afrique s'intéresse de plus en plus à l'industrie spatiale, qui apparaît comme un outil efficace de développement mais aussi de lutte contre les groupes jihadistes qui gangrènent le continent.

La Côte d'Ivoire, qui vient d'abriter la conférence internationale "NewSpace Africa" organisée par l'Union africaine (UA), y a annoncé la création de son agence spatiale et le lancement du premier nanosatellite ivoirien d'ici 2024.

Mi-avril, le Kenya a vu son premier satellite opérationnel mis en orbite par une fusée de la compagnie SpaceX, qui a décollé de Californie, aux Etats-Unis.

Ces pays suivent ainsi les pionniers du continent africain en la matière, que sont l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Algérie et l'Egypte, premier pays à avoir envoyé un satellite dans l'espace en 1998.

Selon le coordonnateur du programme spatial de l'UA, Tidiane Ouattara, "une quinzaine de pays africains ont une agence spatiale" et "tous" les pays du continent "ont au moins une institution qui travaille avec au moins un service lié au spatial".

Créé en 2016, le programme spatial africain opère depuis le siège de l'UA à Addis-Abeba et a adopté les statuts de la création d'une agence spatiale africaine en 2018 qui sera basée au Caire.

"Les Etats africains se sont rendus compte (...) que les outils spatiaux étaient une opportunité" pour répondre à des enjeux capitaux que connaît le continent, explique Tidiane Ouattara.

Lutte anti-jihadiste


"L'espace" est, par exemple, "le meilleur outil aujourd'hui pour la lutte contre le terrorisme", précise-t-il, car les observations satellitaires "permettent de suivre le mouvement des personnes" membres des groupes armés jihadistes.

Le jihadisme déstabilise plusieurs Etats africains. Des groupes armés liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique, ont fait des milliers de morts au Sahel depuis au moins 10 ans, mais sévissent également en Somalie et au Mozambique et inquiètent la communauté internationale.

L'industrie spatiale peut aussi bénéficier à l'agriculture, "pillier du développement" du continent, selon Mamadou Sarr, directeur de l'Organisation régionale africaine de communication par satellite (Rascom).

Selon des chiffres de l'ONU, 48% de la population africaine en vit, et le continent compte 65% des terres arables non cultivées dans le monde, selon la Banque africaine de développement (BAD) qui note qu'"à l'horizon 2050", il faudra "nourrir 9 milliards de personnes".

L'observation satellitaire optimiserait l'exploitation de ces terres en informant sur les parties des champs à cultiver, et permettrait aux agriculteurs de faire une "estimation de leur production", "des années" en avance pour se "positionner sur le marché international", affirme Tidiane Ouattara.

C'est "ce que font les Etats-Unis et le Canada" avec le blé, dit-il.

Mais pour améliorer la connectivité de l'Afrique, en particulier dans les zones rurales, les câbles sous-marins installés autour du continent ne suffisent pas alors que "les satellites couvrent des zones plus larges que les câbles", souligne Mamadou Sarr.

Les images satellitaires peuvent également permettre d'étudier la qualité de l'eau, vecteur de maladies, pour prévenir les contaminations et repérer les navires responsables de la surpêche sur les côtes africaines.

Manque de moyens

Si l'efficacité de l'industrie saptiale est avérée, le manque de moyens financiers freine toujours les Etats africains, qui représentent la majorité des 46 pays les moins avancés dans le monde, selon l'ONU.

Pourtant, "l'espace ne coûte plus cher, plus du tout", affirme Tidiane Ouattara, grâce à la nanotechnologie et aux petits satellites. "Fabriqués par des ingénieurs dans des universités", leur coût de production se situe entre 50.000 à 100.000 dollars, précise-t-il.

L'investissement dans le spatial n'est pas seulement accessible, il est aussi rentable.

Selon une étude de l'UA réalisée en 2019, le marché de l'espace sur le continent rapportera 20 milliards de dollars en 2024, mais bénéficiera aux entreprises étrangères détentrices des moyens de communication.

"Les Africains consomment beaucoup de produits spatiaux, et nous sommes plus d’un milliard", indique Tidiane Ouattara, "les gens utilisent la communication satellite partout", par "la téléphonie cellulaire, la télévision, la radio, la télémédecine".

Les entreprises s'enrichissent aussi en vendant des données satellitaires aux Etats africains qui en manquent, mais "ne mettent à notre disposition que ce qu'ils veulent" et parfois "à des prix exorbitants", poursuit l'expert.

"Il ne faut pas que l'Afrique redevienne un nouvel espace de conquête", a affirmé de son côté le ministre ivoirien de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, lors de la rencontre "NewSpace Africa".

Il souligne qu'en plus de l'investissement, reste à résoudre l'enjeu des "règlementations", "souvent vagues ou inexistantes" sur le continent, créant de "l'incertitude pour les entreprises qui cherchent à développer des projets".

Fadji Maïna, hydrologue à la NASA: il faut la parité hommes-femmes dans les sciences
Attendez s'il vous plaît

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Fadji Maïna, hydrologue à la NASA: il faut la parité hommes-femmes dans les sciences

Fadji Maïna, hydrologue à la NASA: il faut la parité hommes-femmes dans les sciences
Attendez s'il vous plaît

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Dr Fadji Zaouna Maina, est une jeune scientifique nigérienne, qui est l'une des rares Africaines travaillant à la NASA, l’agence américaine de la science et de la technologie liées à l'air et à l'espace. Elle plaide en faveur de l'éducation des filles et l’émancipation des femmes.

Le Kenya lance son premier satellite opérationnel dans l'espace

Les ingénieurs de l'Agence spatiale kényane (KSA) Aloyce Were (à gauche), Deche Bungule (au centre) et Andrew Nyawade qui ont conçu et développé le premier satellite opérationnel kényan d'observation de la terre Taifa-1, à l'Université de Nairobi au Kenya, le 14 avril 2023.

Le Kenya avait envoyé son premier nano-satellite dans l'espace en 2018.

Le premier satellite opérationnel kényan a été mis en orbite samedi par une fusée de la compagnie SpaceX qui a décollé de Californie (Etats-Unis), selon des images de l'entreprise spatiale américaine.

Le lancement, initialement prévu lundi soir aux Etats-Unis, avait été reporté à plusieurs reprises cette semaine en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Samedi, une fusée Falcon-9 de SpaceX a décollé à 06H48 GMT de la base américaine de Vandenberg (Californie), avant de déployer une heure plus tard plusieurs dizaines de satellites, dont le kényan Taifa-1 ("Nation-1", en langue swahili).

Conçu et développé par une équipe de chercheurs kényans, ce satellite doit fournir des données dans les domaines de l'agriculture et de la surveillance de l'environnement au Kenya, précieuses pour l'avenir de ce pays d'Afrique de l'Est qui connaît actuellement une sécheresse historique.

Dans un communiqué conjoint, le ministère kényan de la Défense et l'agence spatiale kényane (KSA) vantaient la semaine dernière "une étape importante" qui doit donner un élan à "l'économie spatiale naissante du Kenya".

"Nous bénéficions directement de l'exploration spatiale, nous allons pouvoir améliorer notre sécurité alimentaire", a expliqué à l'AFP Pattern Odhiambo, ingénieur au KSA, qui a participé au projet.

Avec les images de la caméra multispectrale du satellite, "nous pourrons avoir des données d'observation de la terre de haute qualité, cela nous aidera à prédire le rendement des cultures", a-t-il détaillé.

Le Kenya avait envoyé son premier nano-satellite dans l'espace en 2018.

En date de 2022, plus de 50 satellites africains ont été envoyés dans l'espace, selon Space in Africa, une société nigériane qui suit les programmes spatiaux africains.

L'Egypte a été le premier pays du continent africain à envoyer un satellite dans l'espace en 1998.

Une comète passe "près" de la Terre 50.000 ans après son premier passage

La comète C/2022 E3 (ZTF) est actuellement près de la Terre, 50.000 ans après son premier passage. Elle sera probablement éjectée du système solaire en s'éloignant. C'est donc l'unique occasion de la voir.

Le meilleur jour pour pouvoir observer la comète C/2022 E3 était le 1er fevrier, alors qu'elle orbitait à 42 millions de km de la Terre, mais en s'éloignant, elle apparaît près de Mars du 9 au 14 février dans la constellation du Taureau.

Venue des confins du système solaire, la comète verte C/2022 E3 sera facile à localiser les 10 et 11 février lorsqu'elle sera très proche de la planète rouge, car elle s'assombrit à mesure qu'elle s'éloigne de la Terre. Si le ciel n'est pas clair lorsqu'elle passe près de Mars, il sera difficile de la voir. C'est pourquoi le Projet de Télescope Virtuel va diffuser sa trajectoire en direct le 11 février à 19h GMT. Après quoi, elle s'approchera des constellations d'Orion et d'Éridan.

La comète d'environ 1 km de diamètre a été découverte en mars 2022 par le programme astronomique Zwicky Transient Facility à travers le télescope Samuel-Oschin de l'Observatoire Palomar en Californie. Elle a atteint le point le plus proche du Soleil le 12 janvier 2023.

Des astronomes amateurs observent la comète verte C/2022 E3 (ZTF) aux environs d'Omsk, en Russie, le 1er février 2023.
Des astronomes amateurs observent la comète verte C/2022 E3 (ZTF) aux environs d'Omsk, en Russie, le 1er février 2023.

C/2022 E3 s'éloigne de plus en plus, mais elle peut encore être visible la nuit avec des jumelles ou un télescope. De nombreux observateurs du ciel ont pu la distinguer à peine à l'œil nu. Ceux qui l'on localisée à travers un télescope, ont pu discerner le noyau de la comète et le coma vert nuageux. Les résultats varient en fonction de divers facteurs, dont l'emplacement et la pollution lumineuse naturelle et artificielle.

Les superbes images de la comète avec une queue clairement définie ont été prises avec un équipement d'astrophotographie et sont assemblées à partir de plusieurs longues expositions.

Une apparition des plus rares

Bien qu'elle soit de petite taille et moins remarquable que d'autres comètes observées jusqu'ici, son orbite de 50.000 ans autour du Soleil en fait un objet rare du point de vue de sa visibilité. Selon la NASA, la dernière fois qu'elle est passée aussi près de la Terre, c’était pendant l’ère des Néandertaliens.


Selon les astronomes, il s'agit d'un objet à longue période provenant du nuage d'Oort. Les comètes sont constituées de roche, de glace et de poussière et proviennent généralement de cet anneau de matériau glacé à la périphérie du système solaire. Dans de rares cas, elle peuvent provenir de l'extérieur du système solaire.

Lorsque la comète s'approche du Soleil, elle libère du gaz et de la poussière soufflés par le rayonnement solaire, formant ainsi une traînée lumineuse. C/2022 E3 a un noyau entouré d'une queue qui s'étend sur des millions de kilomètres.

Aux confins du système solaire

Sa proximité relative de la Terre, permettra au super télescope James Webb de l'observer, afin d'en savoir plus sur la formation du système solaire.

Selon Geza Gyuk, directeur du Planétarium Adler de Chicago, les comètes avec des orbites hautement elliptiques qui les font basculer vers des régions éloignées du système solaire, peuvent aisément avoir leur orbite perturbée au point de quitter le système solaire.

La comète verte a terminé son orbite autour du Soleil et est en route vers les confins du système solaire. Les astronomes prédisent qu'elle finira probablement par être éjectée, donc ne devrait plus repasser dans les parages.

Alors à vos jumelles et télescopes, cette semaine pourrait être la dernière chance de pouvoir l'observer, avant qu'elle ne disparaisse à jamais de notre champ de vision.

La comète verte C/2022 E3 (ZTF) -qui est passée la dernière fois près de la Terre il y a environ 50 000 ans- vue depuis le Pic de las Nieves, sur l'île de Grande Canarie, en Espagne, le 1er février 2023.
La comète verte C/2022 E3 (ZTF) -qui est passée la dernière fois près de la Terre il y a environ 50 000 ans- vue depuis le Pic de las Nieves, sur l'île de Grande Canarie, en Espagne, le 1er février 2023.

Gaz naturel: le PDG de TotalEnergies attendu au Mozambique

Le patron de TotalEnergies devrait se rendre cette semaine au Mozambique pour "discuter et évaluer les conditions de reprise des activités" d'exploitation de gaz naturel dans le nord-est du pays

Le patron de TotalEnergies devrait se rendre cette semaine au Mozambique pour "discuter et évaluer les conditions de reprise des activités" d'exploitation de gaz naturel dans le nord-est du pays, a-t-on appris mercredi auprès de sources gouvernementales mozambicaines.

"Patrick Pouyanné sera en visite au Mozambique cette semaine pour discuter et évaluer à différents niveaux les conditions de reprise des activités" au large de la province du Cabo Delgado, ont affirmé deux sources à l'AFP. Il doit s'entretenir avec le président mozambicain Filipe Nyusi.

Le géant français de l'énergie, qui n'a pas confirmé la visite, a suspendu net il y a près de deux ans son projet d'exploitation de gaz naturel pesant 16,5 milliards d'euros, après une attaque jihadiste d'ampleur à quelques kilomètres de son site de la péninsule d'Afungi.

Le Mozambique détient de vastes gisements au large de ses côtes sur l'océan Indien. Leur découverte il y a plus de dix ans avait fait miroiter au pays d'Afrique australe une place parmi les dix premiers exportateurs de la planète.

Mais la ruée des grands producteurs mondiaux d'énergie a été entravée par les violences de groupes armés qui terrorisent depuis 2017 la province pauvre à majorité musulmane du Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie.

Les attaques ont déjà fait plus de 4.500 morts dont plus de 2.000 civils, selon l'ONG Acled, et déplacé un million de personnes selon l'ONU. En mars-avril 2021, une attaque surprise et coordonnée dans le port de Palma a contraint TotalEnergies à suspendre la construction de son futur site d'exploitation de gaz naturel.

Un projet de l'Américain ExxonMobil est également suspendu. Seul l'Italien Eni a tiré son épingle du jeu avec une installation flottante en eaux profondes. Les premières exportations ont commencé en novembre.

En 2021, plus de 3.000 soldats africains ont été déployés en soutien à l'armée mozambicaine à la peine pour endiguer les violences. Les attaques ont baissé d'intensité mais des incidents sporadiques se poursuivent.

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