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Suspension des négociations avec une centaine d'ex-rebelles ivoiriens bloquant l'accès à Bouaké


Des soldats mutins ont pris le contrôle de la ville de Bouaké, Côte d’Ivoire, 6 janvier 2017.
Des soldats mutins ont pris le contrôle de la ville de Bouaké, Côte d’Ivoire, 6 janvier 2017.

Des négociations sont suspendus entre la centaine d'anciens rebelles démobilisés qui bloquaient lundi matin l'accès sud de Bouaké, et les autorités locales.

"On veut notre part du gâteau", scandaient ces hommes qui arboraient des bandeaux rouges de l'ex rébellion du nord.

Une centaine de véhicules sont bloqués à l'entrée de la deuxième ville du pays.

Reportage de Narita Namasté, correspondante à Abidjan pour VOA Afrique
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Les autorités préfectorales de Bouaké ont suspendu les discussions avec les ex-rebelles qui réclament des paiements de prime ecomog de 12 millions de francs CFA et des arriérés de primes caporal de 2007 à 2011.

Selon un habitant de Bouaké, les ex-combattants ne se sont pas attaqués aux biens ou à la population.

Un officier ivoirien a confié à VOA Afrique que le mouvement était contenu dans le corridor sud de Bouaké qui a ensuite été rouvert dès le début des négociations.

Selon cette même source, les forces armées ivoiriennes tiennent les deux corridors de la ville. Aucun affrontement n'a été engagé. À noter, les protestants ne sont pas armés.

Les commerces sont ouverts et les transports en commun fonctionnent normalement.

Processus de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR)

Les "démobilisés", comme on les surnomme, sont des anciens des Forces nouvelles, la rébellion qui a occupé le nord de la Côte d'Ivoire de 2002 à 2011 et soutenu l'actuel président Alassane Ouattara lors de la crise post- électorale de 2010-2011. Ils portaient des bandeaux rouges au début de la rébellion en 2002.

Une partie de ces rebelles ont été ensuite intégrés dans l'armée ivoirienne et les autres démobilisés lors d'un processus de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR).

Contrairement, aux mutins de janvier, ces démobilisés ne font plus partie de l'armée et ne vont pas toucher les primes promises aux mutins de janvier.

Docteur Arthur Banga, enseignant chercheur à l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan joint par VOA explique : « Ceux qui ont quitté l’armée sont un peu frustrés de voir que les anciens avec qui ils ont combattus ont eu des primes de près de plus 5000 millions et en plus sont encore payés tous les mois par l’Etat de Côte d’ivoire alors qu’ils ont combattus comme eux dans la première partie de la guerre et ne sont pas pris en considération, je pense que ces éléments de frustration peuvent expliquer en partie le fait que les démobilisés se rebellent aujourd’hui »

Docteur Arthur Banga joint par Solange Nyamulisa
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Début janvier, la Côte d'Ivoire a été secouée par une mutinerie d'anciens rebelles intégrés dans l'armée, qui avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes.

En satisfaisant leurs revendications par le versement de primes à 8.500 de ces membres de l'ex-rébellion, les autorités avaient provoqué la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord financier et qui s'étaient à leur tour mutinés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).

Les autorités avaient ramené le calme en promettant "d'améliorer les conditions de vie" de toutes les forces de sécurité.

La Côte d'Ivoire a lancé en 2016 une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu'en 2020, qui prévoit la modernisation et des achats d'équipements pour 1,2 milliard d'euros et une refonte des effectifs.

Narita Namasté, correspondante à Abidjan

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