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Cinq morts dans un attentat-suicide au nord-est du Nigeria


Des passants regardent le taxi qui a explosé dans un attentat-suicide à Maiduguri, le 23 octobre 2017.
Des passants regardent le taxi qui a explosé dans un attentat-suicide à Maiduguri, le 23 octobre 2017.

Au moins cinq personnes ont été tuées lundi dans un attentat-suicide dans le nord-est du Nigeria, épicentre des violences du groupe jihadiste Boko Haram, a indiqué un membre des milices civiles qui combat aux côtés de l'armée nigériane.

L'explosion a eu lieu à l'aube à 15 km au nord de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno, a expliqué Ajiri Yala, à la tête de la CJTF (Civilian Joint Task Force) locale.

"Un kamikaze déguisé en fidèle est rentré dans la mosquée à l'heure de la prière du matin", a-t-il raconté à l'AFP par téléphone. "Il a déclenché sa ceinture explosive, tuant 5 personnes et en blessant de nombreuses autres", a-t-il ajouté.

La faction du groupe jihadiste nigérian Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau n'a pas l'habitude de revendiquer ses attaques, mais le procédé utilisé (attentat-suicide contre des civils) est la marque du groupe.

Les mosquées sont des cibles privilégiées pour les insurgés extrémistes de Shekau, qui considère que tout civil qui n'a pas rejoint Boko Haram est un ennemi et soutient le gouvernement d'Abuja.

Dimanche, un milicien posté à un check-point dans le quartier de Muna, à Maiduguri, a été tué et un autre blessé par deux femmes qui se sont fait exploser en fin d'après-midi. La semaine dernière, un triple attentat-suicide avait fait 14 morts à la sortie du camp de déplacés de Muna.

Les Nations Unies, qui coordonnent les activités humanitaires dans la région, se sont dit "très préoccupées" par les attaques constantes dans les camps de déplacés. Près d'un million de personnes se sont réfugiées à Maiduguri, et 2,6 millions de personnes ont du quitter leur foyer dans la région du lac Tchad.

Bien que Boko Haram ne contrôle plus de vastes territoires, comme ce fut le cas jusqu'en 2015, de nombreuses régions dans le nord-est restent inaccessibles et très vulnérables aux pillages et tueries.

Ce weekend, deux femmes se sont fait exploser dans le district de Madagali (nord de l'Etat d'Adamawa), sans faire de victime. "Nous pensons qu'elles avaient l'intention d'attaquer l'église, qui se situe à 100 mètres de là où s'est déroulé l'explosion", a expliqué à l'AFP un chef local, Maina Ularamu.

Le district de Madagali n'est pas très loin de la forêt de Sambisa, bastion de la faction d'Abubakar Shekau, qui était censée avoir été "nettoyée" de ses insurgés en décembre dernier par l'armée nigériane.

Mais pour M. Maina, "ils trainent encore" dans les villages reculés qui se situent autour de Sambisa, et l'armée n'est pas suffisamment présente. Le nord-est du Nigeria est une vaste région difficilement accessible, notamment pendant la saison des pluies.

La semaine dernière, une autre attaque de Boko Haram, revendiquée cette fois par la faction rivale d'Abou Mosab Al Barnaoui (affiliée au groupe Etat islamique), a tué plus de 15 soldats à Sasawa (45 km de Damaturu, Etat de Yobe) et un nombre important d'entre eux restent toujours introuvables, selon une source militaire.

Depuis son apparition il y a huit ans, Boko Haram, qui lance des attaques et commet des attentats-suicides au Nigeria mais aussi dans les pays voisins comme le Cameroun, le Niger et le Tchad, a provoqué la mort d'au moins 20.000 personnes.

Avec AFP

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