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Chérif Chekatt, 48 heures de traque avant l'issue fatale


Les forces spéciales de la police françaises sécurisent la zone, où le tireur Cherif Chekatt, a été tué dans le quartier de Meinau à Strasbourg, le 13 décembre 2018. REUTERS / Christian Hartmann.
Les forces spéciales de la police françaises sécurisent la zone, où le tireur Cherif Chekatt, a été tué dans le quartier de Meinau à Strasbourg, le 13 décembre 2018. REUTERS / Christian Hartmann.

Chérif Chekatt, le tireur du marché de Noël de Strasbourg, est parvenu à se cacher durant un peu plus de 48 heures à proximité du quartier du Neudorf, là où la police avait perdu sa trace mardi, avant d'y être abattu par une patrouille jeudi soir.

Le récit de 48 heures de traque:

. L'attaque et la fuite

Mardi soir peu avant 20H00, Chérif Chekatt tire dans la foule sur le marché de Noël de Strasbourg (est de la France). Une patrouille de l'opération Sentinelle est tout près de l'intercepter mais il parvient à s'enfuir après un échange de tirs. L'homme de 29 ans est blessé à un bras mais réussit à monter dans un taxi, qui le conduit dans le quartier du Neudorf, à 10 minutes du centre-ville. Il tombe alors sur une patrouille de policiers qui tentent de l'arrêter. Les agents perdent sa trace après un nouvel échange de coups de feu. Les autorités ne savent pas alors s'il s'est caché dans les environs ou s'il a réussi à prendre la fuite.

Selon des sources proches du dossier, le témoignage du chauffeur de taxi a été capital et a permis aux enquêteurs d'identifier rapidement le tireur et de commencer l'enquête. Parallèlement les enquêteurs estiment que ses confrontations avec les militaires de Sentinelle puis avec les policiers qu'il vise à deux reprises l'ont déstabilisé et qu'il cherche à trouver refuge dans le quartier du Neudorf, où il a grandi.

. Opération en Allemagne

Mercredi matin une opération conjointe avec la police allemande se déroule à Kehl, juste de l'autre côté de la frontière, où Chérif Chekatt pourrait se trouver. Il a déjà été emprisonné en Allemagne et y bénéficie de connexions. Peu avant son attaque, il a notamment reçu un coup de téléphone d'un numéro allemand, mais il n'avait pas décroché. Toutefois, l'opération menée de l'autre côté du Rhin ne donne rien.

Les contrôles aux frontières sont renforcés entre la France et l'Allemagne, au Pont de l'Europe entre Strasbourg et Kehl. Chaque véhicule est contrôlé, toutes les voitures doivent ouvrir leur coffre et les camions leur remorque, ce qui occasionne des heures de bouchons pour passer la frontière.

Après la diffusion de l'appel à témoins par la police française mercredi soir, avec la photo et la description de Chérif Chekatt, plusieurs personnes appellent la police jeudi en affirmant l'avoir vu, notamment dans le Jura, ou dans un train en Suisse. Mais il ne s'agit pas de lui.

. Repéré par une habitante

Jeudi après-midi une habitante du quartier du Neudorf repère un homme qui ressemble au fugitif et est blessé à un bras. Elle le signale à la police, qui trouve également des traces de sang.

Selon une source proche de l'enquête, "les témoignages et appels reçus ont été très importants".

Dans l'après-midi un vaste dispositif est mis en place. De multiples unités (Raid, brigade de recherche et d'intervention, et services de police) surveillent le secteur. Un hélicoptère avec une caméra thermique tourne au-dessus du quartier.

Les enquêteurs captent aussi l'image d'un homme et à 18h00, la police acquiert la certitude qu'il s'agit bien de Chérif Chekatt.

En début de soirée, un nouveau dispositif est déployé. Le secteur est quadrillé par tous les effectifs et les services de police.

. La fusillade fatale

Le fugitif, qui pouvait profiter notamment de nombreux entrepôts pour se cacher dans la zone industrielle de la Plaine des Bouchers toute proche, sort finalement de son abri sans que l'on sache pourquoi. À deux pas du stade de la Meinau, il est repéré vers 21H00 par un équipage de trois policiers, qui aperçoivent un individu correspondant au signalement de Chérif Chekatt, au 74 de la rue du Lazaret. Ils l'interpellent, et au moment de cette interpellation pour l'arrêter, Chérif Chekatt se retourne. Il tire sur les fonctionnaires. Les policiers ripostent immédiatement et abattent l'assaillant qui meurt l'arme à la main, mettant fin à 48 heures de cavale.

Avec AFP

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