La République centrafricaine observe une semaine de deuil en attendant les obsèques prévues ce week-end de l’ancien président Ange Félix-Patassé, décédé le 5 avril dernier à 74 ans. La dépouille mortelle sera rapatriée jeudi après-midi de Douala, au Cameroun, où le défunt avait été évacué pour des soins médicaux. Les familles biologique et politique de Patassé en veulent aux autorités centrafricaines, qui, disent-elles, n’ont pas accordé à l’ancien président, durant sa maladie, l’attention due à son rang.
« Les autorités de Bangui, et notamment le président Bozizé, malgré l’état de santé du prsident Patassé, l’avaient empêché pendant trois semaines, d’aller à l’extérieur pour se faire soigner », a déclaré Guy Simplice Kodégué, porte-parole du MLPC, le parti de Patassé. Avant les hommages officiels de samedi, une cérémonie privée réservée à sa famille biologique et politique aura lieu à la résident de l’ex-président, et à laquelle les autorités ne seront pas les bienvenues, a précisé M. Kodégué.
Le défunt président Patassé « a été un Centrafricain exemplaire », a déclaré, de son côté, le ministre centrafricain des Télécommunications, Fidèle Ngouandjika, porte-parole du gouvernement. Du coup d’Etat du président François Bozizé contre le défunt, M. Ngouandjika a dit que cela était « inévitable » et même « salutaire », étant donné que, selon lui, les adversaires de M. Patassé ne voulaient pas le laisser gouverner le pays.
Pour ce qui est des accusations de la famille de Patassé, M. Ngouandjika a déclaré qu’il comprend tout à fait les proches de l’ancien président. Le retard dans son évacuation était dû à la lenteur des formalités et aussi à la réticence de la France à accueillir M. Patassé, a déclaré le porte-parole du gouvernement centrafricain.