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Centrafrique: un collectif exige le limogeage de chefs de groupes armés après des tueries


Les FACA en entrainement à Bangui, en Centrafrique, le 17 août 2018. (VOA/Freeman Sipila)
Les FACA en entrainement à Bangui, en Centrafrique, le 17 août 2018. (VOA/Freeman Sipila)

Quatorze partis politiques et organisations de la société civile centrafricains ont exigé mercredi le retrait des décrets nommant certains chefs de groupes armés à des postes étatiques, une semaine après les massacres perpétrés dans l'ouest du pays.

Dans un communiqué, le Front uni pour la Défense de la nation "exige du président de la République de rapporter sans délai les décrets portant nomination" de trois chefs de groupes armés "comme conseillers militaires" ainsi que la traduction devant la justice de deux d'entre eux.

Notamment visé, le chef du groupe 3R, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), qui a été nommé "conseiller spécial militaire" auprès du Premier ministre, à la suite de l'accord de paix conclu au début de l'année entre le gouvernement de Bangui et quatorze groupes armés contrôlant une grande partie de la Centrafrique.

La semaine dernière, au moins 50 personnes ont été tuées dans l'ouest du pays dans des massacres imputés aux 3R.

Le gouvernement et la Minusca (Mission des nations Unis pour la stabilisation de la Centrafrique) ont alors adressé au groupe un ultimatum de 72h à l'issue duquel les responsables du massacre devaient être transmis aux autorités centrafricaines et les barrières et bases des 3R démantelées.

"Aucune action forte n'a été menée par le gouvernement à l'expiration de l'ultimatum de 72h", ont dénoncé les signataires du communiqué.

Parmi eux, figurent des organisations de premier plan, comme le Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine (GTSC), ou les mouvements politiques de l'ancien Premier ministre Anicet Dologuele et de celui de l'ancien ministre Jean Serge Bokassa.

"Nous assistons ces derniers temps à la recrudescence des violences des groupes armés dans l'arrière-pays", ont déploré les organisations dans leur communiqué.

"Aujourd'hui plus rien ne peut justifier de tels actes de barbarie dans la mesure où tous les groupes armés sont non seulement signataire de l'accord (...) mais ont également bénéficié de promotions au sein de la haute administration.", ont-elles ajouté.

L'accord de paix dit de Khartoum où il a été négocié a été signé début février à Bangui entre les quatorze groupes armés et les autorités.

Préparé depuis 2017 par l'Union africaine, il est le huitième signé depuis le début de la crise en 2013.

A la suite de cet accord, un nouveau gouvernement a été installé et plusieurs représentants de groupes armés ont été nommés à des postes gouvernementaux, ainsi qu'à la primature et dans les administrations.

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