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Après 60 ans d'indépendance, le Congo fait une auto-critique


Des paracommandos congolais défilant devant la tribune présidentielle à Madingou dans la Bouenza, le 15 août 2016. (VOA/Arsène Séverin).
Des paracommandos congolais défilant devant la tribune présidentielle à Madingou dans la Bouenza, le 15 août 2016. (VOA/Arsène Séverin).

Vendredi soir, le président Denis Sassou N’Guesso s’est adressé à la nation. Une courte cérémonie est prévue samedi pour célébrer les 60 ans d’indépendance de la République du Congo.

Plusieurs acteurs de la vie en République du Congo estiment à l’occasion des 60 ans d’indépendance de cette ancienne colonie française, que le pays n’a pas avancé. Ils recommandent que dès la prochaine décennie, les acteurs du développement se mettent en œuvre pour relancer le pays.

Pendant 60 ans, l’action politique a largement influencé la vie du pays. Par exemple, l’accession au pouvoir de différents présidents a occasionné des violences. L’universitaire Vivien Manangou qui est constitutionnaliste, explique pourquoi pendant longtemps, les constitutions n’ont pas été respectées.

"Ce sont les acteurs politiques qui appliquent la constitution. Il ne faut pas donc être surpris qu’il y ait toujours de la violence dans l’accession au pouvoir. Dès le départ de l’indépendance, la violence est inscrite dans les événements politiques", rappelle-t-il, soulignant que les constitutions prévoient toujours des mécanismes pour éviter cette violence.

Brazzaville célèbre samedi le 60e anniversaire de son indépendance
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En 60 ans d’indépendance, la culture est demeurée parent pauvre dans toutes les initiatives de développement au Congo. L’ancien commissaire général du Festival panafricain de musique, Hugues Ondaye plaide pour le repositionnement de la culture au centre des activités du pays.

"Culturellement parlant, le Congo se cherche. Le potentiel est là, mais il va falloir changer de paradigme pour aller vers une approche qui consisterait à placer la culture au cœur de développement de notre pays", suggère le promoteur culturel.

L’économie aurait été durant ces 60 dernières années impactée soit par des choix politiques, soit par la qualité de la dépense. Le statisticien et ancien ministre Clément Mierassa tire les leçons de cette gouvernance économique.

"Si nous avons fait partir le président Youlou en 1963 sous le prétexte de la corruption, aujourd’hui elle atteint un niveau intolérable et inacceptable. Il est difficile de rechercher le développement et de tolérer la corruption", constate-t-il.

Pour l’ancien ministre des Zones Economiques spéciales, Alain Akouala, il y a bien du bon dans tout cela, des expériences qu’il faut capitaliser dès la prochaine décennie.

"Je crois que pour ce 21e siècle et les 60 prochaines années, le Congo peut réaliser un projet que je considère extraordinairement fédérateur et réalisable. C’est la construction d’un canal Congo-océan qui relierait le fleuve Congo et l’océan atlantique", indique-t-il, soulignant que ce projet donnera l’espoir aux plus jeunes.

Et pour conclure, l’historien et égyptologue Théophile Obenga estime qu’il est temps de lancer le pays vers le développement. "Il faut lancer le pays par de grands projets extrêmement plus grands que nous, et non faire de petits points qui ne n’avancent pas", recommande-t-il ce patriarche de 84 ans.

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