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Au moins 64 personnes tuées par une milice soutenue par l'armée au Kasaï en RDC


Des enfants déplacés à l’entrée d’un dépôt vide leur servant d’abri au Kasaï, RDC, 8 septembre 2017. © UNHCR/Andreas Kirchhof.
Des enfants déplacés à l’entrée d’un dépôt vide leur servant d’abri au Kasaï, RDC, 8 septembre 2017. © UNHCR/Andreas Kirchhof.

Au moins 64 civils ont été tués en avril par une milice soutenue par les forces armées au Kasaï, dans des violences qui ont secoué cette région du centre de la République démocratique du Congo, selon un rapport de l'ONU présenté mercredi à Kinshasa;

En avril 2017, "les miliciens Bana Mura ont exécuté sommairement au moins 64 personnes, dont 9 femmes et 21 enfants, et violé au moins 41 femmes et 2 enfants", a déclaré Abdoul Aziz Thioye, chef adjoint du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme (BCNUDH) lors d'une conférence de presse.

"Ces atteintes ont été parfois commises avec le soutien actif de militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo qui, dans certains cas ont été directement responsables de l'exécution extra-judiciaire d'au moins 17 civils, dont un enfant", a-t-il ajouté.

Dans une note, le BCNUDH indique que ces violations ont été commises entre le 14 et le 26 avril 2017 "dans le cadre d'opérations de traque des membres de la milice de Kamwina Nsapu et d'une campagne de représailles contre les communautés lulua et luba".

Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a mis en garde ceux qui "veulent saboter les enquêtes judiciaires" en cours en RDC sur les violences au Kasaï. "Il faut donc cesser de faire des communiqués parallèles", "il faut respecter la justice".

En juin, le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, avait accusé les autorités de la RDC d'armer cette milice qui menait, selon lui, d'"horribles attaques" contre des civils dans le Kasaï.

"Je suis consterné par la création et l'armement d'unemilice, BanaMura, qui soutiendrait les autorités dans la lutte" contre la rébellion Kamwina Nsapu, "mais qui a mené des attaques horribles contre des civils des groupes ethniques luba et lulua", avait alors déclaré M. Zeid.

Le Kasaï a été secoué par des violences impliquant miliciens, policiers et soldats. Les violences déclenchées en septembre 2016 après la mort d'un chef traditionnel (Kamwina Nsapu) ont fait plus de 3.000 morts en une année et causé le déplacement de 1,4 million de personnes.

Avec AFP

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