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L'artiste Youssou N'Dour appelle au maintien du festival de jazz de Saint-Louis


Youssou N’Dour demande le maintient du festival.
Youssou N’Dour demande le maintient du festival.

Le préfet du département de Saint-Louis, Mme Mariama Traoré, évoque entre autres le contexte sécuritaire ambiant, la vulnérabilité de la commune de Saint-Louis et le refus des organisateurs de s'engager dans l'effort de sécurité, pour justifier l’annulation du festival.

La star de la musique sénégalaise Youssou Ndour a appelé mercredi au maintien de l'édition 2016 du festival international de jazz de Saint-Louis (nord du Sénégal), interdite par les autorités invoquant des raisons de sécurité dans un contexte marqué par de récentes attaques jihadistes en Afrique de l'Ouest.

Parallèlement, des responsables de l'Association Saint-Louis Jazz, qui organise le festival, tentaient mercredi de sauver la manifestation, initialement programmée à partir du 11 mai pour cinq jours avec à l'affiche des artistes d'une dizaine de pays dont Cheikh Lô (Sénégal) et Marcus Miller (Etats-Unis).

Ces pourparlers ont été engagés mardi après la révélation d'un arrêté du préfet du département de Saint-Louis interdisant "les manifestations liées au Festival de jazz de Saint-Louis devant se tenir sur la voie publique et dans les lieux publics" aux dates annoncées pour l'évènement.

En plus du préfet et des responsable de l'Association Saint-Louis Jazz, les discussions impliquaient mercredi le gouverneur de la région de Saint-Louis, selon des membres de l'association.

Comme motifs de l'interdiction, l'arrêté préfectoral évoque "le contexte sécuritaire ambiant, la vulnérabilité de la commune de Saint-Louis et le refus des organisateurs de s'engager dans l'effort de sécurité", sans autre détail.

Des attentats jihadistes ont frappé ces derniers mois plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, dont la Côte d'Ivoire (19 morts à Grand-Bassam, près d'Abidjan en mars). Le Sénégal, jusqu'à présent épargné, a cependant renforcé la sécurité dans de nombreux lieux publics, comme les hôtels et les administrations.

Les organisateurs, "les services de sécurité et les partenaires doivent discuter pour sauver le festival", a déclaré à la presse Youssou Ndour mercredi à Dakar.

"S'il est annulé, ce serait une victoire pour eux (les jihadistes). Or, il ne s'agit jusqu'à présent que de menaces. La vie doit continuer", a estimé M. Ndour, à l'issue d'une visite de condoléances à l'ambassade de la République démocratique du Congo à Dakar à la suite du décès du chanteur Papa Wemba.

Selon une source à l'association, les autorités préfectorales avaient demandé aux organisateurs de prévoir dans le budget du festival 15 millions de FCFA (près de 22.900 euros) pour les charges liées à la sécurité de l'édition 2016.

De même source, le budget global du Saint-Louis 2016, estimé à 214 millions de FCFA (un peu plus de 326.000 euros), n'était bouclé qu'à 25%. Sur cette base, les organisateurs ne pouvaient débloquer qu'un million de FCFA (un peu plus de 1.500 euros) pour la sécurité.

Mercredi à Saint-Louis, la perspective d'une annulation de l'édition 2016 du festival était mal accueillie par les habitants et divers entrepreneurs, soulignant notamment que l'évènement fait vivre également l'économie locale.

Si l'interdiction était confirmée, "ce serait une catastrophe économique pour les hôtels où des réservations sont en train d'être annulées", a affirmé à l'AFP Alboury Ndiaye, hôtelier et président de la Fédération des offices de tourisme du Sénégal.

Or, a indiqué M. Ndiaye, "le festival, c'est une économie de 4 milliards de FCFA (plus de 6 millions d'euros) au moins pour la ville, dont 2 à 3 milliards (3,05 à près de 4,6 millions d'euros) pour les hôtels et sites d'hébergement" et de restauration.

Pour lui, "l'Etat doit sauver le festival, même si les organisateurs doivent revoir leur pratique pour se conformer aux normes sécuritaires exigées".

Avec AFP

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