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Le Sénégal donne son accord pour une "présence permanente" militaire américaine


Des soldats américains lors d'un entrainement anti-terroriste à Thiès, Sénégal, le 8 février 2016.
Des soldats américains lors d'un entrainement anti-terroriste à Thiès, Sénégal, le 8 février 2016.

Le Sénégal et les Etats-Unis ont signé à Dakar un accord de défense permettant "la présence permanente" de militaires américains dans le pays, pour notamment lutter contre "la menace terroriste" en Afrique de l'Ouest.

L'accord a été signé par le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, et l'ambassadeur des Etats-Unis à Dakar, James Zumwalt, en présence du ministre sénégalais de la Défense, Augustin Tine.

Un des points de cet accord est la possibilité accordée aux forces américaines d'accéder à des zones au Sénégal, aéroportuaires ou militaires par exemple, pour répondre notamment à des besoins de sécurité ou de santé, selon des responsables des deux parties, se refusant néanmoins à parler de bases américaines.

Cet accord sera flexible selon les autorités des deux pays, puisqu'il ne concerne pas seulement le volet sécuritaire.Toutefois des voix s'élèvent pour demander les soubassements d'une telle entente.

La correspondante de VOA Afrique à Dakar, Sokhna Natta Mbaye, fait un tour de la situation.

Reportage de Sokhna Natta Mbaye au Senegal pour VOA Afrique
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C'est une "première dans l'histoire du Sénégal et de l'Afrique subsaharienne" a indiqué le ministre des affaires étrangères Mankeur Ndiaye en parlant de cet accord inédit qui autorise l'armée américaine de se baser à Dakar.


Le ministre est satisfait de cette entente "pour faire face à tous les défis" dans le contexte de luttes contre le terrorisme.


Cheikh Sadibou Fall, ancien ministre de l'intérieur, n'est pas convaincu. Selon lui, l'ouverture de la base est contre le principe de souveraineté nationale : " Je crois que la souveraineté d'un pays exige qu'il n'y est pas de base étrangère sur le sol national".

Après Ebola, qui a fait plus de 11.000 morts depuis décembre 2013 en Afrique de l'ouest, "la prochaine difficulté commune (au Sénégal et aux Etats-Unis) pourrait se présenter sous la forme d'une autre épidémie, d'une catastrophe naturelle appelant une réponse humanitaire ou d'une menace terroriste", a expliqué l'ambassadeur américain.

L'accord "a pour objectif de fixer un ensemble de règles sur la façon dont les forces armées des Etats-Unis coopèrent avec les forces armées du Sénégal et sur les conditions d'accès et d'utilisation des installations concernées lorsque nos militaires sont invités au Sénégal", a ajouté M. Zumwalt.

Il permet aux forces américaines et sénégalaises de "faire conjointement davantage d'entraînement et de formation et d'être mieux préparés à riposter ensemble aux risques qui menacent nos intérêts communs", a-t-il poursuivi.

Le Sénégal a accueilli en février pour la troisième fois l'exercice militaire Flintlock, organisé annuellement par les Etats-Unis en Afrique.

Jusqu'à présent épargné par les attaques jihadistes qui ont récemment frappé les pays voisins, comme la capitale burkinabè, Ouagadougou, le 15 janvier (30 morts) ou la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam le 13 mars (19 morts), le pays a renforcé la sécurité dans de nombreux lieux publics, comme les hôtels et les administrations.

Avec AFP

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