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Après la tragédie de Lion Air, des pilotes avaient poussé Boeing à agir


Un Boeing 737 Max 8 d'American Airlines, effectuant un vol Miami-New York, en attérissage à l'aéroport LaGuardia de New York le 12 mars 2019.
Un Boeing 737 Max 8 d'American Airlines, effectuant un vol Miami-New York, en attérissage à l'aéroport LaGuardia de New York le 12 mars 2019.

Des pilotes d'American Airlines avaient pressé fin novembre Boeing de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris une suspension de vol, pour s'assurer que le 737 MAX était sûr après l'accident d'un appareil de ce type de Lion Air, affirment mardi soir des médias américains.

Le New York Times et CBS News ont eu accès à l'enregistrement d'une rencontre entre les pilotes et des responsables de l'avionneur américain qui s'est déroulée le 27 novembre, soit un peu moins d'un mois après la tragédie de la compagnie indonésienne qui a fait 189 morts.

Sur la base de cet enregistrement dont des morceaux sont diffusés par CBS News, les médias affirment que l'un des vice-présidents de l'avionneur, Mike Sinnett, avait alors admis au cours de cette rencontre que Boeing passait en revue la conception de l'appareil, y compris le système anti-décrochage du 737 MAX, dit MCAS, qui a été très vite mis en cause dans l'accident.

Mais ce haut resposable a opposé une certaine résistance à l'idée de prendre des mesures radicales, arguant que Boeing devait s'assurer d'apporter la bonne solution au bon problème.

"Personne n'a conclu pour le moment que la seule cause de ceci (l'accident) était cette fonction (anti-décrochage, MCAS) de l'appareil", a-t-il dit selon des propos restranscrits par le NYT.

Mais le 10 mars, un autre 737 MAX, cette fois de la compagnie Ethiopian Airlines, s'écrasait peu après son décollage dans des circonstances similaires à celles de Lion Air, tuant les 157 personnes à bord.

Un rapport d'enquête préliminaire sur ce second accident a également mis en cause le système MCAS.

Au cours de la réunion du 27 novembre, M. Sinnett a pourtant assuré que la sécurité était une préoccupation constante. "La pire chose qui puisse arriver est une tragédie comme celle-ci (Lion Air) et pire encore, qu'un autre (accident) ne se produise", avait-il même souligné, toujours selon l'enregistrement.

Les pilotes ont alors exprimé leur frustration de ne même pas avoir été informés de l'existence du MCAS. "Ces gars (en parlant des pilotes de Lion Air, ndlr) ne savaient même pas que ce maudit système était installé sur l'avion, ni personne d'autre d'ailleurs", a ainsi rétorqué Mike Michaelis, président du comité de la sécurité du syndicat américain des pilotes de ligne.

Avant cette rencontre et peu de temps après l'accident de Lion Air, M. Michaelis avait déploré que les pilotes n'avaient pas été informés de l'installation de ce nouveau logiciel MCAS et que ce dernier ne figurait pas dans leur manuel de pilotage.

Le 10 novembre, il avait envoyé une lettre à l'ensemble des pilotes pour insister sur la procédure à suivre en cas de défaillance des sondes d'angles d'attaque (AOA, Angle of Attack sensor) qui avaient continué à transmettre des données erronées au MCAS, conduisant à la tragédie de Lion Air.

Dans cette lettre, dont l'AFP avait obtenu une copie, le syndicat insistait sur la nécessité de reprendre la main sur l'appareil pour éviter une issue fatale.

Boeing n'était pas immédiatement disponible mardi soir pour réagir à ces informations.

Avec AFP

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