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Amnesty dénonce des renvois systématiques vers l'Italie de migrants arrivés en France


Une bannière à Chamonix, dans les Alpes françaises, se lit comme suit: «Bienvenue aux réfugiés» deux jours avant le démantèlement d'un camp de migrants appelé «la jungle» à Calais, le samedi 22 octobre 2016
Une bannière à Chamonix, dans les Alpes françaises, se lit comme suit: «Bienvenue aux réfugiés» deux jours avant le démantèlement d'un camp de migrants appelé «la jungle» à Calais, le samedi 22 octobre 2016

Amnesty International France dénonce le renvoi quasi-systématique vers l'Italie de migrants arrivés dans le sud-est de la France, sans examen de leur situation qui est pourtant prévu par la loi, portant ainsi "atteinte au droit d'asile", notamment celui de mineurs isolés.

"Il y a un cadre et (celui ci) doit être respecté", plaide Jean-François Dubost, coordonnateur d'une mission d'observation d'Amnesty fin janvier dans cette zone frontalière entre la France et l'Italie.

"Les personnes contrôlées à la frontière se retrouvent en majorité privées de toute possibilité de faire valoir leurs droits, notamment celui de solliciter l'asile", résume Amnesty dans un communiqué. Et "les enfants sont renvoyés au même titre que les adultes, de façon expéditive et sans possibilité d'exercer leurs droits ni même d'être accompagnés" par un adulte les représentant légalement.

Se basant sur des récits d'avocats, mais aussi des constats, des témoignages et des éléments d'autres ONG, Amnesty affirme que "les autorités auraient une interprétation abusive de la notion d'enfant +non-accompagné+", considérant qu'un enfant n'est pas dans ce cas "dès lors qu'il serait entouré d'adultes".

"C'est clairement pas acceptable", a affirmé à l'AFP Jean-François Dubost. "Qui dit contrôle des frontières, dit tentative de passer autrement, donc recours à des réseaux, plus ou moins criminels. Et généralement les premières victimes de ces réseaux sont des enfants", comme à Calais où il y a eu des accusations de "traite sur des enfants, de travail forcé moyennant passage".

"Si on ne les protège pas lorsqu'ils sont sous notre autorité en France, on contribue à renforcer ce système où des risques vont s'accumuler sur la tête de ces enfants", souligne-t-il.

Les contrôles aux frontières françaises ont été rétablis lors de la mise en place puis la prolongation de l'état d'urgence, dans la foulée des attentats jihadistes qui ont frappé le pays depuis janvier 2015.

Le fait que ces migrants et réfugiés, majoritairement soudanais, érythréens et afghans, "viennent d'Italie n'autorise pas la France à se dispenser d'enregistrer et d'examiner leur demande d'asile", insiste l'organisation, soulignant que les règles européennes prévoient notamment qu'ils puissent "rejoindre des membres de leur famille" en France ou dans un autre Etat.

Avec AFP

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