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Amnesty accuse Khartoum d'avoir torturé un journaliste britannique


Lubna Hussein, au centre, anciennement journaliste et maintenant représentante de l'ONU, proteste à Khartoum, Soudan, le 4 juillet 2009.
Lubna Hussein, au centre, anciennement journaliste et maintenant représentante de l'ONU, proteste à Khartoum, Soudan, le 4 juillet 2009.

Amnesty International a accusé les autorités soudanaises d'avoir torturé un journaliste britannique arrêté alors qu'il enquêtait sur des soupçons d'attaques à l'arme chimique par le régime au Darfour, dans l'ouest du pays.

Phil Cox, travaillant pour la chaîne britannique Channel 4, et son interprète Daoud Hari, avaient été arrêtés en décembre alors qu'ils enquêtaient sur un rapport d'Amnesty faisant état d'attaques à l'arme chimique perpétrées par les forces du régime contre des civils dans la région de Jebel Marra, au Darfour.

M. Cox a été libéré en février mais Amnesty a affirmé mercredi dans un communiqué que le journaliste et son interprète avaient été torturés au cours de leur détention.

Dans un article du Gardian "Kidnappé, torturé et jeté en prison : mes 70 jours au Soudan, le journaliste décrit sa triste aventure.

Enchaînés à un arbre

"Pendant près de deux mois, les deux journalistes ont été enfermés dans leur cellule et torturés, simplement pour avoir fait leur travail", a déclaré Muthoni Wanyeki, une responsable d'Amnesty.

"Ils ont été battus, soumis à des décharges électriques, délibérément privés d'oxygène et ont été soumis à des simulacres d'exécution", a-t-elle déploré.

Les deux hommes ont été enchaînés à un arbre durant leur détention dans le Darfour-Nord avant d'être transférés dans une prison à Khartoum, ajoute le communiqué.

Pour l'ONG, ces actes démontrent que les autorités soudanaises ont quelque chose à cacher à propos du Darfour.

"Si aucune arme chimique n'a été utilisée, pourquoi (les autorités) ne laissent pas les journalistes faire leur travail?", s'interroge Mme Wanyeki.

"Cela illustre une fois de plus la nécessité de vérifier, à travers une enquête indépendante, les allégations sur des attaques chimiques ayant tué entre 200 et 250 personnes."

Les médias soudanais avaient annoncé en février que le journaliste britannique avait été arrêté à Al-Facher, la capitale du Darfour-Nord, par des agents du puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) pour entrée illégale dans le pays.

Selon ces médias, il a finalement été libéré après une grâce du président Omar al-Béchir. Son interprète avait lui aussi été relâché.

Le Darfour est une région de l'ouest du Soudan où un conflit a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2003, selon l'ONU.

Amnesty avait appelé l'ONU à enquêter sur des attaques chimiques présumées par le régime soudanais contre des civils au Darfour.

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