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Des manifestants algériens conspuent par milliers le président fraîchement élu


Des manifestants à Alger le 11 décembre 2019.
Des manifestants à Alger le 11 décembre 2019.

Etudiants, enseignants et citoyens ont défilé mardi par milliers à Alger contre le président algérien fraîchement élu Abdelmadjid Tebboune, rejetant son offre de dialogue à la contestation, lors de la première manifestation hebdomadaire des étudiants depuis le scrutin présidentiel.

Ancien Premier ministre du président Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission en avril par le mouvement ("Hirak") populaire inédit de contestation du régime qui agite l'Algérie depuis près de dix mois, M. Tebboune, 74 ans, a été élu le 12 décembre dès le premier tour avec 58,13% des suffrages, selon les résultats définitifs proclamés lundi par le Conseil constitutionnel.

Aux cris de "les élections sont truquées, il n'y a pas de légitimité, la marche va se poursuivre", les manifestants ont défilé sur deux kilomètres sans incident dans les rues du centre de la capitale, au milieu d'un important déploiement de forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Vendredi, après la publication par l'Autorité électorale des résultats préliminaires consacrant sa victoire, M. Tebboune a, lors de son premier discours, "tendu la main au Hirak", l'invitant au "dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle".

"Tebboune ne nous gouvernera pas" ou "Tebboune, nous allons t'écarter d'El Mouradia", le Palais présidentiel, lui ont répondu mardi les manifestants.

Le président tout juste élu a notamment promis d'"amender la Constitution" et de soumettre le nouveau texte à référendum.

"La révision de la Constitution doit avoir lieu avec un président légitime", pouvait-on lire mardi sur l'une des nombreuses pancartes portant des slogans hostiles au président élu et à son offre de dialogue.

Le "Hirak" avait catégoriquement rejeté la tenue de la présidentielle, estimant que le scrutin ne servait qu'à régénérer le régime, accusé de fraudes massives ces 20 dernières années et dont il exige le démantèlement. Il demande que les réformes soient confiées à des "institutions de transition" et non au "système", au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962.

Moins de 40% des électeurs (39,88%) se sont rendus aux urnes, la participation la plus faible de toutes les élections présidentielles pluralistes en Algérie, et le "Hirak" --comme plusieurs analystes-- assure en outre que le chiffre est gonflé.

"Nous ne reconnaissons pas ce président. Pour nous, il est illégitime. Son appel au dialogue n'est pas sincère car il n'est pas accompagné de mesures d'apaisement comme la libération des +détenus politiques+", a déclaré à l'AFP Sid Ali, 25 ans, en référence aux près de 150 manifestants, militants ou journalistes arrêtés dans le cadre du "Hirak".

Pour cet étudiant en génie mécanique, le dialogue "doit porter sur une éventuelle transition démocratique et non sur un recyclage de l'ancien régime".

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