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Ces chefs d'Etat qui refusent leur défaite en Afrique


Le président gambien accueille le président nigérian à Banjul, en Gambie, le 13 janvier 2017.
Le président gambien accueille le président nigérian à Banjul, en Gambie, le 13 janvier 2017.

A l'instar du Gambien Yahya Jammeh qui refuse d'accepter sa défaite au scrutin présidentiel, deux chefs d'Etat africains, en Côte d'Ivoire et à Magadascar, ont tenté de se maintenir au pouvoir malgré la sanction des urnes, mais ils ont échoué.

- Côte d'Ivoire en 2010-2011

En octobre-novembre 2010, une présidentielle, reportée six fois depuis 2005, oppose le président sortant Laurent Gbagbo à son rival Alassane Ouattara.

Le 3 décembre, le pays se retrouve avec deux présidents, le Conseil constitutionnel ayant proclamé la victoire de Gbagbo et la commission électorale celle de Ouattara avec 54,10% des suffrages.

L'ONU reconnaît la victoire de ce dernier. L'Union européenne, la France et les Etats-Unis le félicitent et demandent à M. Gbagbo de s'incliner.

Le 7 décembre, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) demande à Laurent Gbagbo de "rendre le pouvoir sans délai". "Ouattara est celui que nous reconnaissons comme le président de Côte d'Ivoire", poursuit le communiqué. La Cédéao, réunie en sommet extraordinaire à Abuja, suspend la Côte d'Ivoire, un de ses quinze membres.

Deux jours plus tard, l'Union africaine (UA) décide de suspendre la Côte d'Ivoire tant que Laurent Gbagbo n'aura pas cédé la place à Alassane Ouattara.

Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté par les Forces républicaines (FRCI) de Ouattara à l'issue d'une bataille de dix jours dans la capitale et plusieurs jours de bombardements de la force française Licorne et de l'ONU. Il est incarcéré à La Haye où il est jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité.

La crise post-électorale fait quelque 3.000 morts.

- Madagascar en 2001-2002

Le 16 décembre 2001, le premier tour de l'élection présidentielle se déroule dans le calme et avec une participation importante. Le maire de la capitale, Marc Ravalomanana, est considéré comme le principal concurrent du président sortant Didier Ratsiraka, qui brigue un cinquième mandat.

En janvier 2002, Ravalomanana fait descendre ses partisans dans la rue pour proclamer sa victoire, affirmant avoir remporté la présidentielle dès le premier tour. Des manifestations géantes quasi quotidiennes vont se dérouler durant deux mois sur la place du 13-mai, dans la capitale, puis suivies par une grève générale.

Le 29 avril, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) le déclare élu au premier tour de la présidentielle, avec 51,46% des suffrages exprimés contre 35,90% à Didier Ratsiraka, après un nouveau décompte des voix. Dès février, M. Ravalomanana s'était autoproclamé président et avait nommé son "Premier ministre".

Le 6 mai, Marc Ravalomanana est investi à la présidence. Mais M. Ratsiraka en "récuse la légitimité".

En juillet, après sept mois de crise, dont des affrontements entre les deux camps (plusieurs dizaines de morts) et un blocus de la capitale, Ravalomanana parachève la conquête du territoire, après le départ de Ratsiraka pour un exil de onze ans en France.

Par ailleurs, de nombreux chefs d'Etat africains ont tenté ces dernières années de se maintenir au pouvoir grâce à des réformes constitutionnelles.

Dans d'autres pays, de nombreux scrutins ont été contestés, et surtout accompagnés de violences meurtrières (Kenya, Zimbabwe, Nigeria, République démocratique du Congo, Togo ou Gabon), même si certains ont connu des alternances réussies.

Avec AFP

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