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Un adolescent se fait exploser dans la "zone verte" à Kaboul


Des policiers afghans transportent un blessé après une explosion à Kaboul, le 31 octobre 2017.
Des policiers afghans transportent un blessé après une explosion à Kaboul, le 31 octobre 2017.

Un adolescent s'est fait exploser mardi dans la "zone verte" de Kaboul, faisant au moins cinq morts, cinq mois après l'attentat au camion piégé, le pire dans la capitale afghane depuis 2001, qui avait tué au moins 150 personnes.

Cette opération, revendiquée par le groupe Etat islamique sur la messagerie Telegram, est un coup sévère porté à la crédibilité des autorités et du président Ashraf Ghani, sommés par les ambassades de renforcer la sécurité du quartier diplomatique après l'attentat du 31 mai, le pire dans le pays depuis 2001.

Selon le ministère de la Santé, le dernier bilan officiel s'établit à au moins cinq morts et 20 blessés, dont des femmes.

"L'attentat a été perpétré par un kamikaze à pied, âgé de douze à treize ans", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur Najib Danish.

Le garçon, qui avait été initialement annoncé à moto, s'est fait exploser au deuxième barrage de contrôle fermant la "zone verte", qui abrite des institutions internationales et la plupart des légations occidentales, protégée par de hauts murs de béton.

L'attentat s'est produit vers 16h (11h30 GMT), à l'heure de la sortie des bureaux, au milieu des piétons et des cyclistes.

La cible de l'attentat pourrait avoir été le bureau du protocole du ministère de la Défense, selon son porte-parole Dawlat Waziri.

L'air a été aussitôt envahi de poussière et d'une fumée très dense. Civils et policiers se sont rués sur le site pour évacuer les victimes, ont rapporté les photographes de l'AFP.

"J'étais à 100 mètres quand l'explosion s'est produite, j'ai accouru sur place et j'ai vu plusieurs personnes gisant dans leur sang", a confié un témoin à la télévision Tolo, dont les locaux sont adjacents. "C'était horrible".

Deuxième check-point

Le quartier et la route principale y conduisant ont été entièrement bouclés par les forces de l'ordre, alors que de très nombreuses sirènes d'ambulances se précipitant sur place témoignaient de la mobilisation des services de secours.

Selon le général Waziri, le kamikaze "a franchi le premier barrage de contrôle mais il a été arrêté au deuxième et s'est fait exploser".

"Nous ne savons pas quelle était la cible, mais l'attentat s'est produit à quelques mètres des bureaux du protocole du ministère de la Défense, sans faire de victimes parmi le personnel", a-t-il assuré, sans préciser si les bureaux ont été endommagés.

Une source occidentale proche des lieux a également confirmé cette hypothèse.

Il s'agit du premier attentat à l'intérieur de la zone verte de Kaboul, cinq mois exactement après celui de 31 mai, qui avait fait 150 morts et 400 blessés.

Officiellement, la sécurité a été fortement renforcée en ville depuis cette attaque, en particulier dans ce quartier, à la demande des délégations étrangères qui ont pour plusieurs d'entre elles réduit leur personnel.

De nombreux check-points ont été dressés ainsi que des portiques interdisant le passage des camions.

Mais selon une source de sécurité occidentale, qui affirme l'avoir signalé à plusieurs reprises aux responsables afghans, "ce check-point était de loin le plus laxiste des points d'accès à la zone verte".

Selon un communiqué, le président Ghani a "ordonné une enquête minutieuse" afin de savoir comment le kamikaze a pu s'infiltrer dans la zone.

"Cette attaque est évidemment problématique, l'enquête devra montrer s'il y a eu, ou non, corruption parmi les forces de sécurité", a estimé Vanda Felbab-Brown, chercheuse de la Brookings Institution à Washington, qui relève aussi "le rythme intense des attaques des talibans et de l'EI ces dernières semaines".

Pour elle, "il est clair qu'ils veulent montrer leur force avant l'hiver".

Il s'agit de la dixième opération revendiquée par l'EI à Kaboul depuis janvier.

Avec AFP

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