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L'Eglise catholique allemande se dit "honteuse" des abus sexuels sur mineurs


Des victimes allemandes et des militants contre les abus sexuels dans l'église catholique manifestent contre la visite du pape Benoît XVI, le 22 septembre 2011.
Des victimes allemandes et des militants contre les abus sexuels dans l'église catholique manifestent contre la visite du pape Benoît XVI, le 22 septembre 2011.

L'Eglise catholique allemande s'est dite "honteuse" mercredi après que la presse a révélé le contenu d'un rapport d'experts relatant des milliers d'abus sexuels sur mineurs commis par des clercs et passés sous silence pendant des décennies.

"Nous sommes conscients de l'ampleur des abus sexuels qui ont été démontrés par les résultats de l'étude. Nous sommes accablés et honteux", a déclaré l'évêque Stephan Ackerman dans un communiqué au nom de la conférence épiscopale allemande.

Selon lui, ce rapport vise à apporter "plus de clarté et de transparence concernant cette page sombre de l'Histoire de l'Eglise".

Il a cependant dénoncé le fait que ce rapport, commandé par l'Eglise il y a quatre ans, ait fuité dans les médias avant sa présentation à la conférence épiscopale prévue le 25 septembre, soulignant que les membres de cette assemblée n'étaient "pas informés de l'ensemble de l'étude".

Le dignitaire assure aussi que la fuite dans la presse est "un coup lourd porté aux victimes des abus sexuels", si bien qu'un numéro de téléphone de soutien a été mis en place.

Cette vaste étude a établi, selon les hebdomadaires Der Spiegel et Die Zeit, qu'au moins 3.677 enfants, en majorité des garçons âgés de moins de 13 ans, avaient été victimes entre 1946 et 2014 d'abus sexuels commis par 1.670 clercs.

Pendant trois ans et demi, un consortium de chercheurs des universités de Mannheim, Heidelberg et Giessen a examiné 38.000 dossiers et manuscrits provenant de 27 diocèses allemands et transmis par l'Eglise. Ces scientifiques n'ont cependant pas eu un accès direct aux archives.

Selon les auteurs de l'étude, pendant des décennies l'Eglise a "détruit ou manipulé" de nombreux documents relatifs à des suspects et "minimisé" sciemment la gravité et l'ampleur des faits.

Selon le rapport, les clercs accusés étaient souvent transférés sans que les fidèles ne soient avertis du danger potentiel pour les enfants.

En tout, seulement un tiers des suspects ont fait face à des poursuites en vertu du droit canonique mais les sanctions étaient minimes voire inexistantes, expliquent les auteurs du rapport.

Depuis plusieurs années, l'Eglise catholique d'Allemagne, comme partout dans le monde, est secouée par la révélation d'abus sexuels.

Avec AFP

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