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A Dakar, les technologies numériques se déclinent au féminin


Une étudiante teste un appareil de réalité virtuelle à Orlando, en Floride, le 5 octobre 2017.
Une étudiante teste un appareil de réalité virtuelle à Orlando, en Floride, le 5 octobre 2017.

Un code-barres pour carnet de santé, une application permettant aux femmes victimes de violences de donner l'alerte, une plateforme recensant l'ensemble des textes juridiques sénégalais: à Dakar, un forum célèbre l'innovation technologique féminine.

Pour la première édition africaine jeudi dans la capitale sénégalaise de la Journée de la femme digitale, une manifestation organisée à Paris depuis sept ans, plusieurs centaines de femmes qui entreprennent dans le secteur du numérique étaient conviées à partager projets et expériences.

Un carnet de santé numérique

A 22 ans, Nafissatou Diouf est déjà à la tête de Senvitale, une start-up de 10 salariés, installée depuis deux mois à Dakar. Ce système de QR code, un type de code-barres, intégré à une carte, un bracelet, ou encore un pendentif, est scanné par les médecins pour accéder instantanément aux données des patients.

L'idée est de "faciliter le travail des médecins et des urgentistes" qui peuvent ainsi "agir plus rapidement", explique la jeune Sénégalaise, personnellement touchée par le problème des diagnostics.

Lorsque sa tante décède des suites d'une réaction allergique mal prise en charge, la jeune femme, alors diplômée en industrie chimique et agroalimentaire depuis deux ans, interrommpt ses études pour se lancer dans l'aventure digitale.

En 2017, elle lance Senvitale, qui lui vaut de nombreux prix, dont celui de la start-up de l'année 2018, au Sénégal. Sa plateforme gratuite permet également aux patients de gérer leurs rendez-vous médicaux.

Pour l'instant, le projet tarde à arriver sur le marché. "On attend l'autorisation du ministère de la Santé à cause des données sensibles que l'on traite", explique la jeune jeune femme, qui envisage pourtant déjà un développement de son entreprise à l'international.

Comment les femmes africaines de la diaspora peuvent-elles mieux tirer parti des technologies ?
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App pour les victimes de violences

Artiste engagée depuis une dizaine d'années dans la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes, Diariata N'diaye, 36 ans, a parcouru les établissements scolaires en France, où elle a grandi, pour sensibiliser les jeunes et a récolté de nombreux témoignages.

Elle prend alors conscience que les victimes ignorent l'existence de solutions. En 2015, elle crée son association "Résonantes" et lance dans la foulée "App-elles". Cette application mobile permet aux victimes de violences conjugales d'alerter trois de leurs proches en cas de situation de danger.

"Je suis partie d'un constat très simple : c'est que tout le monde a un téléphone et que donc s'il y a un outil qui doit être créé pour les victimes, il doit passer par leur téléphone", explique-t-elle.

Les alertes peuvent être aussi déclenchées via un bracelet connecté à l'application. La plateforme gratuite permet aux victimes de contacter des associations ou de s'informer sur leurs droits.

Aujourd'hui, la créatrice d'App-elles revendique 8.000 téléchargements de son application avec une moyenne de 800 à 1.300 utilisateurs par mois, et une présence dans dix pays, dont la France, le Canada, le Maroc, les États-Unis ou encore le Sénégal.

"On a beaucoup de personnes qui utilisent App-elles dans l'espace public. Des femmes qui commencent tôt le matin, qui rentrent tard le soir", indique Diariata N'diaye, qui juge pourtant le nombre d'utilisatrices encore insuffisant.

App-elles, déjà disponible sur les téléphones mobiles Android, devrait arriver prochainement sur Iphone.

Le Sommet sur l'avenir des technologies à Washington DC
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Le droit à portée de clic

Quand Nafissatou Tine, avocate sénégalo-belge de 34 ans, quitte en 2016 Bruxelles pour s'installer à Dakar, elle se trouve confrontés à la difficulté de trouver des sources d'information fiables sur le droit sénégalais.

Elle décide donc de lancer Sunulex, qui rassemble l'intégralité des textes de loi numérisés du Sénégal, mais aussi les décisions de jurisprudence, comblant ainsi un manque pour les étudiants en droit, les juristes, voire les citoyens.

"Actuellement sur la plateforme sénégalaise gratuite, accessible au public, nous avons réuni 800 textes et nous avons 1.700 visites par semaine", se félicite la chef d'entreprise, à la tête de 8 salariés.

Nafissatou Tine s'apprête à lancer en juillet "Sunulex.Africa", une version de son premier site désormais destinée à une dizaine de pays d'Afrique francophone, dont la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Togo, le Gabon, le Mali, le Burkina Faso, et la Mauritanie.

"C'est une plateforme africaine faite avec des ressources africaines, pour des Africains et par des Africains, pour les juristes du monde entier", s'enthousiasme-t-elle. A terme, Nafissatou Tine souhaite faire de Sunulex la première plateforme numérique de droit en Afrique francophone.

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