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RDC: Le gouvernement et le CNDP s’accusent mutuellement d’exactions après un rapport de l’ONU


Le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) s’insurge contre les accusations du gouvernement concernant les exactions imputées à l’armée congolaise. Après la publication la semaine dernière d’un rapport des Nations Unies sur les exactions commises dans l’Est du pays, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, avait immédiatement mis ces massacres sur le compte des anciens rebelles du CNDP, le mouvement fondé par Laurent Nkunda, qui ont été intégrés dans l’armée nationale.

Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Goma, le nouveau président du CNDP, le docteur Desiré Kamanzi, a qualifié ces accusations de « déclarations tendancieuses et dangereuses » et estime qu’elles sont « de nature à compromettre le processus de paix.» Le CNDP n’ayant plus d’armée, son président a affirmé que le gouvernement doit endosser ses responsabilités. « Il n’existe qu’une et une seule armée en République Démocratique du Congo sous le commandement des Forces Armées de la RDC », a-t-il indiqué.

Selon les preuves rassemblées par le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Philip Alston, un groupe de soldats congolais conduits par le colonel Zimu-linda ont entouré un camp de fortune de réfugiés hutu-rwandais à Shalio dans le Nord-Kivu le 27 avril dernier. D’après lui, ces anciens rebelles du CNDP tout juste intégrés à l'armée nationale ont ensuite tiré et battu à mort au moins 50 refugiés avant de brûler le camp.

« Il n’y a eu des massacres de réfugiés à Shalio qu’après que le rapporteur spécial des Nations unies ait établi un rapport, s’étonne le président du CNDP. Que dirions-nous du silence du gouvernement depuis avril jusqu’à nos jours ? »

De leur côté, les défenseurs des droits humains jugent qu’il est trop tard pour Kinshasa d’accuser une partie de l’armée actuelle. Aussi, ils réclament inlassablement l’arrestation du général Bosco Ntaganda, chef d'état-major dissident de la rébellion recherché par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre, toujours incorporé au sein de l’armée. Le CNDP souhaite au contraire la réouverture du dialogue avec le gouvernement afin de régler leurs différents et de « consolider la paix.

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